Zone Interdite sur M6 ce soir, et un reportage sur ces hommes et ces femmes qui bravent la mort pour parvenir en Europe.
Le désespoir les conduit à prendre tous les risques, à tout oser, pour arriver dans des pays qui leur sont décrits comme des eldorados.
Le coût du voyage ? Tripoli - Lampedusa: 1400 euros par personne.
Cher payé pour se retrouver entassés dans des voitures, des bâteaux, au mépris de toute notion de sécurité, ou de survie. Cher payé pour le peu de réussite que les passeurs avouent eux-mêmes : seuls 5% des candidats au passage en Europe parviennent à bon port.
Et combien parviendront à y rester ? A y survivre ? Et je ne parle même pas de s'y intégrer... ou d'y être intégrés.
Pourquoi veulent-ils autant venir en Europe ? Qu'avons-nous à leur offrir de plus que dans leur pays d'origine ?
Les réponses paraissent évidentes : du travail, des logements, des soins médicaux, la promesse d'une vie meilleure. Mais sera t-elle vraiment meilleure cette vie ? L'image qu'ils ont de l'Europe n'est-elle pas faussée, idéalisée ?
Un embryon de réponse dans la bouche de cet homme, fuyant l'Afghanistan : "il parait qu'à Paris, des hélicoptères arrosent la ville de parfum. Et il faut faire attention quand tu regardes le ciel, à ne pas l'avaler". Surréaliste ! Et pourtant, quand cet homme le dit, il en est persuadé et ses yeux sont pleins d'espoir. L'espoir d'autre chose, l'espoir du beau.
C'est comme ça qu'ils voient l'Europe et la France ? Alors le problème de ces migrants, en plus de la misère qu'ils doivent affronter dans leur propre pays, n'est-elle pas aussi l'image d'épinal qu'ils ont de nos pays occidentaux. Le problème n'est-il pas l'image que nous leur donnons de nos pays ? Ne sommes-nous pas en partie responsables de cet afflux massif ?
Jusqu'à maintenant, j'avoue que ma vision de ces migrants etait plutôt celle des drames ordinaires. Ma vision a changé, et mon analyse aussi.
Nos politiques nous rabattent les oreilles avec des histoires de clandestins, d'expulsions et d'immigrés. Mais aucun ne pose la question simple du Pourquoi.
Pourquoi veulent-ils venir ?
Lampedusa. Autant de morts qu'une guerre... Alors la question du pourquoi merite qu'on y réfléchisse et qu'on trouve rapidement des solutions humaines.