Chili 2019, chronique d'une insurrection contre le néolibéralisme
- 8 nov. 2020
- Par TheoG
- Blog : Le blog de TheoG

En Octobre 2019, le gouvernement chilien a décidé d'une augmentation de 30 pesos du prix du ticket de métro de la capitale, Santiago du Chili. Cet évènement en apparence anodin a déclenché un mouvement social sans précédent, réprimé par la police chilienne avec une violence sans commune mesure depuis le retour de la démocratie en 1990.

A bien des égards, l'insurrection de 2019 n'a pas été un mouvement social classique : des manifestations massives et quotidiennes, plus de 30 morts, plus de 100 personnes ayant perdu au moins un oeil, un couvre feu militaire, des cas de torture..., autant de dispositifs répressifs qui marquent l'exceptionnalité du mouvement. Et pas n'importe quel mouvement, un mouvement victorieux. Dans une année 2020 morose (pour ne pas dire pire), il est essentiel de se souvenir que le peuple chilien a lui connu une victoire sans précédent. La vague de "l'Apruebo" ("J'approuve" en espagnol, en référence à la question posée lors du referendum) a emporté le Chili, à la suite d'une explosion sociale en 2019, fruit de plus de 30 ans de trajectoire politique. C'est dans une optique de compréhension et d'analyse de cette trajectoire que je me suis placé, afin de comprendre pourquoi les citoyen-ne-s chilien-ne-s étaient si mobilisé-e-s, si déterminé-e-s. Ils et elles disaient vouloir se mobiliser "jusqu'à ce que vivre en vaille la peine" (Hasta que valga la pena vivir) et que "la dignité soit une habitude" (Hasta que la dignidad sea costumbre), le referendum victorieux est une étape essentielle de ce processus, mais il en reste encore beaucoup. Comprendre le mouvement chilien, c'est aussi rendre hommage à cette lutte victorieuse, à celles et ceux qui ne sont plus là pour la célébrer (mort-e-s ou emprisonné-e-s), mais aussi à un peuple meurtri qui a relevé la tête depuis plus d'un an, pour se saisir de son avenir.
Libertad para lxs presxs de la revuelta,
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