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Une circonscription qui cumule quelques atouts pour le mouvement d’Emmanuel Macron.
Trois maires sur la ligne de départ ?
Tout d’abord, le référent départemental du mouvement (attention, on n’a pas écrit parti) de l’ancien ministre de l’Economie n’est autre qu’un Bagnolais, et pas n’importe lequel : il s’agit du directeur de cabinet du maire de Bagnols, Jérôme Talon, venu du PS dont il a un temps brigué le secrétariat fédéral du Gard. Très actif, il a continué à faire basculer le Gard rhodanien de bastion socialiste en baston En Marche.
Ainsi, les maires des trois plus grandes villes de l’agglomération du Gard Rhodanien, Bagnols donc, en la personne de Jean-Christian Rey (PS), Pont-Saint-Esprit*, en la personne de Roger Castillon (Divers gauche) et Laudun-l’Ardoise, en la personne de Philippe Pecout, ont parrainé Emmanuel Macron.
Des trois, deux pourraient briguer l’investiture EM sur la troisième : le maire de Bagnols, même s’il ne le confirme, ni l’infirme, et le maire de Laudun-l’Ardoise, qui lui a fait acte de candidature. Si, pour le premier ce ne serait pas une surprise, Jean-Christian Rey fut strauss-kahnien, puis proche de Pierre Moscovici, pour le second c’est une autre paire de manches. Propulsé par Patrice Prat**, dont il a pris la succession à la mairie de Laudun-l’Ardoise en 2014, puis élu conseiller départemental du canton de Roquemaure en binôme avec Nathalie Nury (PS) en 2015, l’élu a soutenu Arnaud Montebourg lors des primaires de la gauche. Il faut dire que son mentor Patrice Prat figurait parmi les principaux lieutenants de l’homme à la marinière… Il attendra d’ailleurs la veille de l’annonce du retrait de la vie politique de Patrice Prat pour annoncer via un communiqué qu’il parrainait Emmanuel Macron.
Un troisième édile pourrait bien se jeter dans cette bataille. Il s’agit de Stéphane Cardènes, maire d’une commune bien plus modeste en taille, Lirac. Passé du Modem à l’UDI, mais s’étant vu préférer la première adjointe de Saint-Etienne-des-Sorts Patricia Garnero pour l’investiture centriste sur la circonscription, il a lui aussi parrainé Emmanuel Macron. Des rumeurs laissent entendre qu’il a lui aussi envoyé un CV à En Marche.
En Marche, mais quand ?
Mais le candidat d’EM sur la troisième sera-t-il forcément un maire, qui du reste devrait laisser tomber sa mairie, loi sur le non-cumul oblige*** ? Pas sûr : le mouvement d’Emmanuel Macron dit vouloir faire une aussi large place à la « société civile » qu’aux élus et en l’espèce, on ne sait rien, ou peu de choses sur les éventuelles candidatures de non-politiques à l’investiture sur la troisième. Tout juste peut-on affirmer que le Gard rhodanien peut proposer quelques profils intéressants au mouvement d’Emmanuel Macron, dont les idées ne déplaisent pas forcément au sein du tissu économique local, fait de PME-PMI.
Pour l’heure, la partie de Qui est-ce ? bat donc son plein, et semble partie pour durer : En Marche reste flou sur la date du dévoilement des investitures, et rien ne dit que les choses bougeront d’ici au premier tour de la présidentielle. Un moyen de garder toutes les forces mobilisées vers la présidentielle ? Au niveau local, les lieutenants du mouvement affirment n’avoir aucun moyen de savoir qui est candidat à l’investiture. Tout est centralisé à Paris, et c’est à la commission d’investiture présidée par Jean-Paul Delevoye, un ancien de l’UMP, que revient la lourde tâche de trancher.
Sur cette circonscription, la commission aura du travail : entre les bons sondages pour Emmanuel Macron et les divisions à gauche comme à droite, En Marche aura son mot à dire. De quoi aiguiser les ambitions…
* Pont-Saint-Esprit n’est pas sur la troisième circonscription, mais sur la quatrième, celle d’Alès.
** Maire (PS) de Laudun-l’Ardoise de 1995 à 2014, député (PS, puis divers gauche) de la troisième circonscription du Gard depuis 2012, il ne brigue pas de second mandat.
*** La loi est entrée en vigueur le 31 mars dernier, et interdit aux parlementaires de briguer des mandats exécutifs locaux. En clair, fini le député-maire.