J'ai fait un rêve, les transports en commun parisien était gratuit mais pas temporairement à l'occasion d'un pic de pollution mais définitivement gratuit. Nous allions et venions où nous voulions sans contraintes. Nous découvrions cette nouvelle liberté facilitant les rencontres et les échanges. Les touristes n'avaient plus qu'à ce préoccuper de trouver leur chemin facilité par des agents initialement voués au contrôle en charge d'assurés maintenant le bien être des voyageurs. Les gens se souriait, il n'y avait pratiquement plus d'incivilité et les couloirs s'étaient transformé en lieu où musiciens, camelots, spectacles vivants se partageaient l'espace dans une joyeuse cacophonie. Mais une brume soudaine acre flouta ces images et je me réveillais suffoquant.
Nous étions rentré dans Paris par la porte de Sèvres une odeur et un brouillard pénétra dans notre habitacle de notre véhicule qui nous gazât instantanément. Nous pestions contre cette pollution et cherchions des responsables, des moyens et évoquions le courage politique qu'il faudrait pour le mettre en œuvre sans penser à quiconque en particulier et en capacité d'avoir ce courage de seulement l'imaginer même dans l'intérêt commun et pour le bien de tous. Au lieu de ça ce lundi 17 mars 2014 vers 22hrs, quant nous pénétrâmes dans la station Pont de Sèvres les hauts-parleurs du métro annonçaient la fin de la gratuité des transports, pas pour demain matin mais pour minuit nous pestions contre cette décision aussi empressée que tardive avait été la mesure de circulation alternée mise en place ce lundi et a priori abandonné pour le lendemain. Comment la pollution que nous avions constaté ce soir allait t- elle s'évanouir d'ici 6hrs de matin (qualité moyenne 60 ce mardi) .
Mais revenons à la gratuité des transport public.
Depuis jeudi 13 mars la gratuité était de mise à Paris et sa banlieue et bizarrement et je voudrais bien savoir si c'est une vue de mon esprit ou une réalité, mais il m'a semblé que les transports et notamment le métro était moins chargé que d'habitude.
La ligne 13 d'ordinaire bondée avait retrouvé un peu d'air et je constatais une fluidité inhabituelle dans les couloirs. Les parisiens avaient-ils changés leurs horaires craignant les heures d'affluences? Est ce le fait que nous n'étions plus obligés de passer par les tourniquets qui nous faisait gagner du temps ? Ou bien la plupart avaient-il désertés le métro pour d'autres moyens de transport comme le vélib et l'autolib également gratuit? Je n'en sais rien et il faudrait une étude pour comprendre le mécanisme qui c'est opéré ces jours de liberté mais j'ai constaté cette apparente fluidité.
Un autre sentiment est né en moi, une sorte d'apaisement, une baisse de tension chez mes compagnons de voyage. Est ce l'absence de contrôles potentiels qui amena la disparition des craintes et de ses mauvaises ondes chez les fraudeurs habituels? Le stress est communicable des études le montrent, le surnombre d'individu dans un même lieu l’accentue, etc... Il m'a été plus léger d'emprunter le métro et le RER pendant ces journées de gratuité alors qu'abonné annuel je n'en bénéficié pas moi même.
Quant je sortis à la station Guy Mocquet je constatais la présence des contrôleurs de la RATP qui attendaient très certainement minuit pour verbaliser tous les contrevenants qui n'auront pas pris de ticket à minuit cette nuit de lundi à mardi. Cela redevenait insupportable, irrespirable, mais qu'elle entité jouissait d'une telle mesquinerie ? N'était-il pas plus simple de rendre les transport payant à la réouverture du métro le lendemain matin ? Paris punitif.
Ce mardi matin, je me levais avec la ferme intention de revivre la gratuité des transports parisiens qui m'avait été offerte ces derniers jours rendant Paris et nos vies plus douce. C'était comme un mois de mai qui passait par dessus avril. L'espérance d'un printemps sans pollution avec des transport bien dimensionnés et accueillant. Au lieu de ça nous avons une ville ressentie voire jugée sournoisement agressive. J'en ai fait l'expérience au retour de Budapest alors qu'il y aurait à dire sur l'état d'esprit de cette ville, en pénétrant dans le métro place de Clichy pour rentrer chez moi j'y ai ressenti toute la violence d'une société enclin à la domination des uns par les autres, une forme de sauvagerie partagée et régnante qui m'a fait regretter la quiétude de Budapest.
Il serait intéressant de réaliser une enquête sur des expériences menées de gratuité des transport dans des villes d'importances et quelles politiques faudrait-il lancer pour résoudre le problème de mobilité dans la région parisienne, venir à bout de la pollution et des discriminations spatiale.
Et plus opérationnelle une étude de faisabilité de la gratuité des transports parisien serait à mener. Les enjeux de la mobilité sur Paris et sa région trouveront-ils des hommes et des femmes à la hauteur de ces enjeux, la lecture des professions de foi des candidats aux municipales de cette année 2014 n'en laisse aucune trace du moins à la hauteur de la véritable révolution nécessaire.
Attendrons nous un jour ces mots : Paris polluée, Paris asphyxiée, Paris saturée, Mais ses transports enfin libérés, Paris respire, Paris revit, Paris la douce et lumière enfin libérée.