« Le progrès ne tombe pas du ciel », mais l'idée du progrès vient de loin. Alors de quoi parlent ils ?
Lisons Wikipédia : Au début du17è siècle, l'Anglais Bacon(Novum organum, 1620 ; La Nouvelle Atlantide, 1627) puis le Français Descartes(Discours de la méthode, 1637) sont les premiers à formaliser l'idée de progrès : ils l'assimilent à la capacité des hommes de connaîtrela nature (science), la façonner, puis finalement,s'en rendre totalement maîtres. «Le progrès» tend ainsi à se substituer à «la providence».
Au début du 19è siècle, l'Allemand Hegelconsidère que l'État constitue le degré suprême du progrès car il concrétise plus que tout la capacité de l'homme à écrire sa propre histoire au moyen de sa raison. Et en formulant le concept de philosophie de l'histoire, il confère au terme «progrès» un sens dogmatique: «l'histoire universelle est le progrès dans la conscience de la liberté» proclame t-il. Dès lors, cinq grands concepts au moins sont liés à l'idée de progrès: l'humanisme, la sécularisation, la laïcisation, la modernitéet l'occidentalisation.
Au début du 20è siècle, plus précisément après les carnages de laPremière Guerre mondiale, les idéaux progressistes commencent à être critiqués. Ainsi, en 1922, Carl Schmittse félicite du fait que l'Étatest la déclinaison «moderne» de l'Église et estime qu'il revient à la politique de remplir une mission qui était autrefois celle de la religion.
Après la Seconde Guerre, un autre Allemand, Karl Löwith, avance que la philosophie de l’histoireest l'avatarde l’eschatologiedusalut, raison pour laquelle l'idée de progrès peut être assimilée à une simple croyance.
Revenons au livre, à son prologue :
« Nul homme n'est une île, un tout en soi ; chaque homme est une part du continent, part du large ; si une parcelle de Terre est emportée par les flots, pour l'Europe c'est une perte égale à celle d'un promontoire, autant qu'à celle d'un manoir de tes amis ou du tien. La mort de tout homme me diminue parce que je suis membre du genre humain. Aussi n'envoie jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi. » Jean Donne, Devotions upon Emergent Occasions, 1624.
Texte inspirant, nul ne le contestera.
Le ton est donné dès le prologue. John Donne est un prédicateur, ordonné prêtre en 1615. Le discours qui suivra sur la laïcité deviendra difficile à accepter, avec une telle référence posée au départ.
Nous entrons donc directement dans la vision du monde macronien : la croyance et le prédicateur, la croyance dans un progrès salvateur. Le cadre est posé : le salvateur christique, la croyance dans un progrès qui va nous rendre plus...plus quoi ? Il n'y aura pas de réponse.
Sur le fond, la mort de tout homme me diminue, mais la mort des migrants tentant d'entrer en notre pays, la mort de Zineb Redouane,80 ans , tuée par à Marseille lors des manifestations des Gilets Jaunes, sont occultées ou niées par le pouvoir en place. Dès le départ, les déclamations verbales sont mises à mal par les faits.
Page 15, David Amiel et Ismaël Emelien conspuent l'opposition « incapables de tenir leurs promesses ». Dès les premiers jours, Emmanuel Macron est dans les pas de ses prédécesseurs :
Le candidat Macron a promis « 15 ministres maximum et un ministère de plein et entier pour les droits de femmes ». 18 ministres seront nommés et pour le droit des femmes clea sera un secrétariat d'état. Empêcher les personnes ayant un casier judiciaire de se présenter à une élection, la fin du glyphosate sous 3 ans, zéro SDF dans les rues à fin 2018, verser 0,7% du PNB en aide au développement, sont parmi les promesses les plus emblématiques non tenues.
Il est difficile de ne pas rire lorsqu'on lit, page 17 : « on ne change pas la société pour le meilleur à coups de tweets rageurs ni de décisions capricieuses. S'il y a bien un marqueur en termes de communication depuis l'évènement d'Emmanuel Macron et des ses proches, c'est bien l'utilisation de tweeter, de la communication rageuse de ses proches, de ses affirmations péremptoires permanentes....
Page 18, il est bien écrit que le progressisme est une doctrine. Retour à Wikipedia : Une doctrine (mot attesté en 1160, du latin doctrina, « enseignement », « théorie », « méthode », « doctrine ») est unensemble global de conceptions d'ordre théorique enseignées comme vraies par un auteur ou un groupe d'auteurs.
Les doctrines peuvent être considérées quelquefois comme fallacieuses, sophistiques, et ou dogmatiques, de par leur origine religieuse ou mythologique.
Elle a une dimension idéologique et elle peut être d'ordre politique,juridique,économique,religieuse,philosophique,scientifique,sociale, militaire.
Deux remarques de la page 22 nécessitent qu'on s'y attarde « en un mot l'individu hier avait des devoirs, aujourd'hui il a des droits ». Le progressisme serait donc la réduction des droits individuels, réduction du droit de manifester, contrôles renforcés sur les chômeurs...Et permettre à chacun de participer comme citoyen à la décision collective. Comment articuler cette participation du citoyen avec la verticalité jupiterrienne appliquée et assumée, avec la transformation du grand débat en réceptacles des idées présidentielles sans pouvoir de réponse, de par la méthode utilisée. Bref, sur les 22 première pages, les déclarations d'intention sont mises à mal par une simple observation des faits.
Les auteurs promeuvent « une cité d'hommes libres se gouvernant librement ». Ils oublient de préciser que cela devrait se faire dans le cadre d'une liberté encadrée par l'état. Ce que tente de mettre en œuvre le président, c'est une liberté encadrée par l'état, de près, allant jusqu'à vouloir aller au sein des médias « vérifier l'information » par des émissaires de l'état rémunérés par lui. Mensonge, dissimulation, ignorance, les « stratèges de Macron » sont ils si déconnectés de leur patron que chaque page de leur livre soit invalidé par ses actes et déclarations ? Ou sommes nous justement dans le paradigme orwellien assumé par cette volonté de verticalité et de contrôle de l'infirmation par l'état, qui réinvente le langage : « moins d’hôpitaux pour soigner mieux, moins de liberté de la presse pour informer mieux, moins de fonctionnaires pour un meilleur service public... »
Jusqu'à la page 36, une longue tirade qui aboutit à « les promesses et les réalités semblent avoir divorcé. Voilà pourquoi nous vivons dans une société de la frustration ». Il manque juste un sujet, dans cette longue tirade qui aboutit sur la société de la frustration, le sujet des inégalités. Soit pour les auteurs elles n'existent pas, soit elles ne justifient pas de s'y pencher sérieusement.
Pages 46 et 47, nous entrons dans le monde imaginaire des auteurs, dans leur doctrine, des théories considérées comme la réalité. Théories, en outre, largement contestables et contestées. « de nombreux économistes montrent que rendre le marché du travail plus flexible, c'est à dire faciliter à la fois l'embauche et le licenciement, profite à l'ensemble de l'économie, stimulant la croissance » D'autres économistes, Pascal Lima par exemple, démontrent que le lien entre flexibilité et niveau d'emploi n'a pu être démontré, en s'appuyant sur une des seuls études réelles sur le sujet, de Cadiou Guichard, et sur les études de l'OCDE. Il s'agit donc d'un dogme posé par les auteurs comme s'il s'agissait d'une vérité. Si le progrès, c'est plus de flexibilité pour le salarié, de quel progrès parle t'on ? Comment sera la vie du salarié dans ce monde de progrès hyper flexible ? Comment construira t'il son avenir, sa famille, son patrimoine dans un monde ou sa survie économique sera liée à sa capacité individuelle à sans cesse s'adapter à nouvel emploi ? Comment fera t'il quand il aura plus de 50 ans, ou subira un handicap, une maladie, quand il ne sera plus assez rapide, productif, au vu des exigences des employeurs ?
Les pages 48 et 49 sont une ode à tout changer, à oser une société qui sera plus en mouvement, plus ouverte, plus innovante, plus de plus via la start-up nation, pour un monde merveilleux. Nous avons entendu cette ode lors de la campagne des présidentielles, elle s'est fracassée sur la réalité de la société, des vrais gens. L'imaginaire des parisiens diplômés semble bien incapable de comprendre qu'on ne peut faire sans les français. L'éloge de l'écoute de la page 22 coule ici comme le Titanic, il n'y a nulle écoute de la France des régions, de la France des banlieues, des autres partis, il y a juste le mépris de « l'ancien monde » et la projection d'un « nouveau monde » doctrinal et fantasmé qui s'est heurté à la réalité du pays.
La page 53 est une nouvelle citation ? Rocky Balboa. Les français ne doivent rien apporter, les citations sont étrangères. Quel magnifique exemple du nouveau monde, Rocky Balboa. « chaque champion a d'abord été un prétendant refusant d'abandonner ». Nous voici replongés dans la vision du monde des champions et de ceux qui ne sont rien. Le mythe du héros, plusieurs seront cités dans ce livre. Sois fort, sois le winner, ou tu ne seras rien. Pour un président il y a 66 millions de Français. Dont l’extrême majorité ne rêve pas d'être un champion, mais d'être heureux, simplement heureux. De ce décalage de réalités, ne peut naître que de l'incompréhension, que le verticalité du pouvoir et l'arrogance des sachants transforme en pression face à celles et ceux qu'ils considèrent être des freins. Ce ne sont pas des freins, pas des rétrogrades, ils ne viennent pas d'un monde d'avant, ils ne sont pas « en bas », ils ne sont pas « rien », ce sont des Français, des humains, de ceux dont la perte, pour revenir au prologue, nous endeuille tous, de ceux d'ont l'avis compte, en démocratie.
« Les progressistes ne s'adressent plus à des classes sociales, mais à des personnes ». Ne vous regroupez plus, n'adhérez plus aux syndicats, n'adhérez plus aux partis politiques, tel est un des messages de ce livre. Soyez flexibles, prenez un peu partout, à l'ère du big data développez vos talents de data scientists pour analyser la situation et faire vos choix. Dé-collectivisez-vous, soyez seuls pour peser plus. Et face à vous nous serons plus verticalisés que jamais, les plus répressifs que la France ait connu depuis la fin de la guerre, nous démonterons les acquis sociaux rétrogrades pour vous emmener dans notre monde progressiste. Nous n'avons pas tenu nos promesses, nous non plus, mais faites nous confiance, et surtout n'adhérez plus à rien, restez isolés.
Page 61 « il faut plus de moyens pour l'école et les universités, bien sûr, et pour la formation continue. La réalité : fermeture de classes, mutualisation des AVS (assistantes de vie sociale) qui s'occuperont de plus en plus d'enfants en difficulté « en même temps », stagnation du budget 2019 de l'éducation pour plusieurs années (soit une baisse des moyens dans le temps vu qu'il existe encore une légère inflation), augmentation du budget des universités déconnecté de l'augmentation du nombre d'étudiants. La déclaration et la réalité budgétaire ne s'accordent pas plus sur ce sujet que sur les autres.
La page 67 « des apprentissages personnalisés, adaptés à chaque élève, tant dans le rythme que dans la méthode, pourraient bientôt être proposés en s'appuyant sur les progrès de l'intelligence artificielle et du big data. ». Les auteurs ont ils visité une école primaire ou un collège, vécu le quotidien des élèves et des enseignants, vu les moyens dont ils disposent, avant d'écrire de tels propos ? Il ne s'agit pas ici de progrès, ni de progressisme, mais d'une vision tellement décalée des capacités, des réalités, que nous pouvons être inquiets que les auteurs pèsent sur les choix de société de notre pays.
« L'éducation devrait concrètement nous donner les moyens de trouver notre place dans le monde, c'est à dire avant tout un emploi. » Est il besoin de commenter cette vision du monde, de l'homme ayant pour finalité de produire, et l'éducation ramenée à produire notre insertion économique. L’idéologie de l'homo economicus, les pourfendeurs du monde d'avant sont en fait ceux qui veulent nous ramener dans les 30 glorieuses, production et modernisme. Chacun sait ou cela nous a mené : crises, pollutions, stress, incertitude de l'avenir à un niveau jamais atteint, au delà d'un confort certes agréable mais que nous payons très cher désormais, et que nous risquons de payer encore plus cher dès demain matin.
Petite erreur d'analyse page 72 : « la finance attire les cerveaux les plus brillants,qui seraient plus utiles ailleurs ». Non, la finance attire les cerveaux les plus individualistes et les plus cupides, les plus brillants se sont mis au service de la société. Nous n'avons pas la même définition de l'humain brillant, probablement. L'Abbé Pierre était un Français des plus brillants, il n'aurait jamais été trader.
Passons le chapitre sur l'innovation, contre les monopoles, rien de concret ni de construit dans ces pages, et rien de crédible.
Page 88 nous lisons que « l'homogénéité des croyances, des origines, des pratiques, a été ébranlée par les vagues successives d'immigration. ». Peut on trouver un professeur d'histoire pour expliquer aux auteurs que l'humanité s'est construite par les migrations, que les croyances, sociétés, les pratiques ont évolué constamment depuis l'origine de l'humanité. Nous flirtons ici avec les Français de souche, être purs issus de l'imaginaire de l''extrême droite la plus virulente. Ici les racines et la culture française sont nés en 2000 avant JC, et n'ont pas bougé depuis. On se demande d'ailleurs pourquoi un tiers de la population française ne se prénomme pas Obelix, Asterix, Vercingetorix ou Clovis.
Le vivre ensemble, page 91, amène à une proposition originale : « il faudrait être moins taxé si on possède une maison en Picardie qu'à Paris ». Autrement dit, nus assumons de faire des grandes métropoles des lieux pour les riches et de Paris un lieu ou seul les ultra riches pourront vivre, étant les seuls à payer des taxes élevées pour vivre là ou bon leur semble. Cette mesure « inciterait à vivre hors des grandes métropoles ». Il est évident qu'un ultra riche se décidera d'aller vivre à Creil ou à Mantes la Jolie, à Maubeuge ou à Longwy s'il y paie moins de taxes, pour laisser Paris à...à qui, d'ailleurs, si les taxes sont élevées et que les riches sont incités à partir vivre en province ? Sérieusement, Londres est plus cher que Paris, la ville s'est elle vidée, la population l'a t'elle quittée pour la province anglaise ?
Deuxième passage par l'immigration. Rarement la caricature n'avait autant tenu de place sur ce sujet, sauf à l'extrême droite. « imaginons que l'on ouvre grand nos frontières ». Et tous les mots clés reviennent : « grande vague d'immigration, celui qui ne fait pas d'effort pour s'intégrer ne le mérite pas, « suivent quelques pages sans intérêt car « le bon sens suffità régler ces problèmes mineurs que les politiques montent en épingle ». Emmanuel Macron, qui remet les questions de l'immigration et de la sécurité dans le grand débat alors que les français ne les ont pas mis parmi leur priorités, une fois de plus fait l'exact contraire de ce qui est ici écrit.
La citation de la page 109 est la plus emblématique, à mon humble avis, de ce livre. « plus de raison de renoncer à notre sens critique pour l'adoration d'un leader charismatique... ». Comment les auteurs peuvent ils imaginer être crédibles après avoir revendiqué jusque là être les premiers macronistes, être « l'éminence grise » de celui qui a publiquement évoqué sa dimension « christique », tellement évidente qu'il « ne la renie pas et ne la revendique pas ». Caricaturé en Napoléon, terminant ses meetings les bras en croix, assimilant la politique à une « mystique », expliquant « qu'il ne sépare pas dieu du reste » et « fait le lien entre la transcendance et l'immanence »
« Nous ne serons plus de la chair à partis », clament les auteurs, pour qui être affilié à un parti, c'est être ce qui est pratiqué chez LREM : une structure verticale, sans débat, sans influence sur les choix. L'idée ne leur est pas venue qu'il existait d'autres formes de parti, de rassemblement, et que vivre ensemble, débattre et construire ensemble au sein d'un parti, d'un syndicat, d'une association, c'est faire société de manière tellement plus humaine qu'à travers des votes exprimés par voie électronique.
Passons rapidement sur la page 110 ou il est écrit que « des citoyens intervenant d'eux même dans la vie de la société peuvent obtenir ce qu'aucun texte de loi ne parviendra à réaliser », car outre le fait que cela effectivement se pratique depuis que l'humanité existe, c'est en contradiction flagrante avec la verticalité extrême du pouvoir pratiquée par celui qu'ils ont conseillé depuis ses débuts.
La vision du monde des auteurs s'affiche clairement dans le chapitre 5. Une citation française « deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche », derrière un titre clair « commencer par le bas ». Tout le chapitre sera sur l'ascendant et le descendant, le sommet de la pyramide, « en bas la multitude des citoyens anonymes », « l'administration doit accroître les possibles des échelons inférieurs ». Même si il est timidement exprimé qu'il faille rééquilibrer ce système, nous sommes bien ici au cœur de la pensée macronienne : les gens qui ne sont rien, qui n'ont pas de costard, qui n'ont qu'à traverser la rue pour trouver du travail, le culte des héros et des champions, la transcendance du pouvoir du président, etc.
Et d'inciter les partis, les corps intermédiaires, à s'uberiser, à ne plus chercher à faire pression sur le haut mais à accompagner la transformation « du bas ». En un mot, la société de dmeain, et ça n'est pas une caricature mais bien ce qui est écrit, de laisser les choses sérieuses se décider par le sommet de la pyramide, de donner son avis via des likes, et que tous les corps intermédiaires aident le bas à s'adapter aux mesures édictées par le haut, sans perdre de temps à chercher à s'organiser pour les contester. Orwell est atteint, 1984 est le nouveau « grand livre ». Toute la pensée est organisée en pyramide, la systémique n'existe pas, tout part d'en haut, ou ils sont.
Page 132, un mot d'écologie.... »supposons que nous soyons prêts à fournir un effort supplémentaire pour lutter contre le réchauffement climatique : personne ne sait vraiment quoi faire. ». Le GIEC, les chercheurs n'existent pas dans le monde des auteurs, personne ne sait quoi faire. Dans quel monde clos vivent ils ? Ils nous parlent de progrès mais n'ont aucune ide des actions à mettre en œuvre pour lutter contre le réchauffement climatique ? Et ils dirigent la France eta ambitionnent de diriger l’Europe ? Et « supposons que nous soyons prêts à faire un effort », écrire cela quand la planète surchauffe. Roland Gori qualifie notre système de grandes écoles et politique de « fabrique des imposteurs ». Ne sommes nous pas au sommet de l'imposture avec ces écrits, avec cette pensée dépassée, ignorant les enjeux du moment ?
La page 137 revient sur l'ignorance des français « s'assurer que les citoyens aient une bonne perception de la réalité sociale ». Les français ont une bonne perception, ils vivent la réalité sociale, ne serait ce pas la perception des politiques et conseillers du président qu'il faille mesurer ? Ne devrait on pas les immerger dans la vie quotidienne des français de banlieue, de villes de province d'agriculteurs ?
Le chapitre 6, le suicide populiste « nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères ou nous mourrons ensemble comme des idiots ». L'actualité chaque jour montre la répression et la tentative de limitation des libertés individuelles par le pouvoir en place. Les auteurs prônent la désintermédiation, l'individualisme, les pratiques sont verticales, autoritaires, à nouveau les écrits sont démentis par d'autres écrits et surtout par les faits. Dans ce même chapitre, troisième incursion de l'immigration «Y a-t'il un péril identitaire ? Oui, les progressistes auraient tort de le nier ». Vivre ensemble, mais entre nous. Nous pouvons éclater de rire, en lisant que « nuit debout » ou les « indignados » étaient des progressistes, ou être terrorisés du gouffre entre la perception des auteurs sur la société et ce qu'elle est réellement. Rappelons que la suite de Nuit Debout fut « la fête à Macron »
Quatrième incursion dans l'extrême droite « une troisième menace de capitulation : l'intégrisme »
N'étant pas à une incohérence près, après avoir expliqué qu'il ne fallait plus de partis, la conclusion sera qu'il faille « construire une majorité » autour de leurs idées car eux seuls sont « pour le progrès ». Heureusement qu'ils sont là !
Le résumé tient en une remarque et une des citations de David Amiel et Ismaël Emelien.
Uneremarque : leur livre est un « manifeste », c'est inscrit sur la page de couverture. Un manifeste, c'est une « Proclamation écrite par un groupe qui souhaite exposerson programme ». Ici il s'agit d'un groupe de deux, l'imposture était déjà présente sur la couverture à travers l'utilisation du mot « manifeste ».Les deux projettent leurs fantasmes techno-ethnocentrés sur leur classe sociale et une improbable France isolée du monde, la France est le centre de tout, voire le tout. A aucun moment les liens avec l'extérieur, sauf lors d'une vague causerie sur l'Europe, n'existent.
Une citation. Elle résume la situation. Ils projettent sur les autres ce qu'ils ont réussi à faire tout au long de ce livre : « Après le déni est venu le temps du cynisme »