Le lundi 7 juillet, lors des discours d’inauguration des 45e Rencontres de la photographie, Jean-Noël Jeanneney, dont nous connaissons la science des mots, nous a diverti des différentes acceptions du mot Parade, terme générique des Rencontres d’Arles 2014. Passant vite fait sur la parade militaire et son ordonnancement millimétré, il a esquissé une fausse hésitation rhétorique sur la parade amoureuse comme art de la séduction, puis évoqué, non sans arrière-pensée, la parade comme art de l’esquive dans un duel, pour terminer sur la parade de cirque lorsque les artistes à la fin du spectacle viennent saluer le public et se montrer une dernière fois. Il fallait bien comprendre que dans l’esprit de Jeanneney cette dernière acception était sans doute la plus pertinente pour qualifier ces Rencontres.
Si l’on veut prendre au mot Jeanneney, on pourrait dire effectivement qu’on nous a proposé cette année, autour de Monsieur Loyal-Hébel dont c’était le dernier tour de piste arlésien, quelques numéros certes bien rodés, mais dont on connaissait déjà un peu les ficelles : avec Martin Parr dans le rôle du clown blanc ou de l’Auguste, pince-sans-rire émérite de la photographie documentaire et grand collectionneur de nez rouges et autres accessoires (je crois me souvenir qu’il y a dans sa série d’autoportraits un autoportrait au nez rouge… A moins que je confonde avec Cindy Sherman :-). Avec Raymond Depardon dans le rôle du prestidigitateur essayant de nous faire prendre ses monuments aux morts pour des lapins blancs ; Erik Kessels en roi du trapèze hollandais pour figures insolites (et risquées), ou Christian Lacroix en dresseur de chevaux avec écuyères arlésiennes, qui, quoi qu’il fasse, finit par nous séduire parce qu’on aime toujours les écuyères… Et Christian Lacroix.
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