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Billet de blog 2 mai 2019

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Racisme ordinaire d'un petit grand père ordinaire

Quand une discussion banale se transforme en gêne voir plus

THIERRY LEROUX

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce début d'après-midi là, j'étais assis dans un hall d'attente ; attendant le doc juste pour me signer un doc ument ; en à temps dans patiemment sa

sortie de son bureau et prenant en mal ma patience de cette longue attente, je me mis à répondre à un monsieur âgée ou tout du moins d'un

certain âge.

"Vous avez rendez vous à quelle heure ?"

" Non c'est juste pour signer un papier, j'en ai pour une minute et vous ?"

"Oh moi je suis passé"; j'étais soulagée et puis il a rajouté "Mais vous pouvez passer avant moi, surtout si ce n'est pas long"

Il avait son temps mais il ne fallait pas que ce soit trop long, donc il n'avait pas tout le temps, tout son temps, juste le temps et pas tant et tant.

Avoir son temps quelle drôle d'expression ! il ne nous appartient pas, il n'appartient à personne, il fait juste partie de notre vie, de notre univers.

En plus il m'avait dit qu'il était passé ! mais passé où ? puisqu'il me laissait passé avant lui. Il avait du passer autre part en examen dans le passé

avant de repasser dans un proche avenir devant le docteur.

Le passé quel drôle de mot avec ses expressions "avoir un lourd passé" souvent difficile à porter ; " être passé de mode" alors que le passé revient  

toujours à la mode ; " le passé ne se rattrape jamais" puisqu'il est derrière nous ; "être en règle ou en ordre avec son passé" c'est souvent

avoir liquidé son passé quoique le passé ne peut pas s'effacer et j'en passe et des meilleurs.

Enfin passons, le petit papy voyant que j'étais aimable et causant et surtout en envie  d'écouter me raconta tous ses petits malheurs.

Je déteste les gens qui me racontent leurs malheurs, je préfère le bonheur mais après tout si çà pouvait lui faire du bien !

D'ailleurs moi aussi je vais en profiter pour vous raconter mes problèmes de santé. SANTE, quelle drôle de mot avec ses drôles d'expressions ;

être en bonne santé ; mais je suis ou du moins je crois en bonne santé et pourtant j'ai le foie d'un autre (MERCI) , j'ai failli mourir une fois par

manque de foie et une autre par manque de cœur mais tout c'est fini dans le meilleur des monde, puisque je suis en pleine vie mais suis je en

bonne santé ?  

Bonne année, bonne santé et la santé et aussi on devrait dire bonne vie parce qu'être en bonne santé et s'emmerder c'est pas une bonne année, ce

n'est pas mon cas je vous rassure, je pète la santé et çà pue le bonheur et la joie de vivre. Je vais quand même pas me laisser emmerder par des

petits pépins moi qui en est avalé et digéré des plus gros, des ennuis de santé.

D'ailleurs on ne s'ennuie pas quand on n'a pas la santé , on est juste triste de ne pas pouvoir l'avoir, l'avoir la santé.

A votre santé mais avec modération car trop trinquer c'est trinquer avec sa santé.

Donc ce petit pépé me racontait ses ennuis de santé, ce qui m'énerve toujours quand les gens déblatèrent terre à terre la liste de leurs ennuis , de

leurs maladies, de leurs médicaments  mais là je suis dur, si çà peut soulager, çà fait du bien de parler à condition de ne pas s'éterniser.

Je lui répondis donc par mon passé de malade afin de lui faire voir qu'il n'était pas seul et pour le stopper.

Nous passâmes donc à un problème plus général sur les services d santé ; oui ce docteur était bien et très gentil ; je dirais même très bien un

modèle de docteur comme beaucoup.

Je le sais bien , c'est peut être lui qui m'avait sauvé en ayant jugé mon cas assez grave pour m'envoyer dans un CHU plus à même et en n'ayant

pas insisté bêtement à me secourir alors que cela sortait de ses compétences.

Eh oui les hôpitaux ne sont pas soutenus, aidés , secourus par des politiques qui ne songent qu'à faire des économies, mais peut t'on faire

l'économie de la santé ?

C'est drôle , non pas drôle ; bizarre, choquant ! ; on soigne aux petits oignons les dictateurs étrangers quand ils viennent en France eux qui ne se

gênent pas de priver de soin leurs enfants et les personnalités célèbres de tout bord ; la France les soigne avec compassion et laisse le quidam

SDF ou autres mourir de froid de soins dans la rue et néglige la santé de ses enfant les moins riches.

Et de la santé on passe à la politique de la santé et à la politique, la politique du président notre grand chef sioux  et le petit grand-père me dit

avec dédain : "Et en plus il a nommé une noire !" "Ces gens là on en a de plus en plus" . Je comprends qu'ils nous envahissent bien qu'ils soient

français ; alors les autres, les migrants, les réfugié n'en parlons pas et je ne lui en parle pas et ouvre mon livre que j'avais amené pour remplir

l'attente.

Voyant et comprenant que je n'approuve pas ces propos , il rajoute "Oh, mais je n'ai rien contre ces gens là !" La majorité des français en trente

neuf  quarante cinq n'avaient jamais parlé à des juifs mais ils n'en pensaient pas moins et ils ont laissé faire et ils n'ont rien fait.

C'est vrai j'aurais pu m'énerver et le traiter de sale raciste mais qui suis je pour juger un petit grand-père inoffensif, un raciste seul est inoffensif,

une dizaine offensif, une centaine dangereux et des milliers une dictature. 

Alors j'ai préféré me taire, la loi du silence étant dans ce cas la plus forte.

Car en disant "Je n'ai rien contre ces gens là" il avait ajouté à l'ignominie la lâcheté de ne pas assumer ses idées ou alors avait compris que ce

qu'il avait dit était ignoble, ou tout du moins pas bien.

Je veux croire en cette dernière version.

jamais rencontré ou parlé à des juifs  

Thierry Leroux

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.