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Billet de blog 27 août 2013

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Le Front de gauche est il utile ?

La gauche à la gauche du parti socialiste (je ne souhaite pas parler de la gauche de la gauche, terme qui laisse entendre qu’être à la gauche du parti socialiste c’est être dans la radicalité), est aujourd’hui face à ses responsabilités.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La gauche à la gauche du parti socialiste (je ne souhaite pas parler de la gauche de la gauche, terme qui laisse entendre qu’être à la gauche du parti socialiste c’est être dans la radicalité), est aujourd’hui face à ses responsabilités. La réussite ou non du projet de créer un vrai mouvement progressiste, social, innovant, écologiste et à l’écoute de ceux qui souffrent des dogmes implacables de la concurrence libre et non faussée est à ce jour vitale. Nous sommes à la limite d’une ligne rouge, dont le franchissement nous promettrait  un avenir bien sombre.

Pour moi, le sujet n’est pas de savoir si l’on partage ou pas l’ensemble des idées défendues par le « Front de Gauche », ou si l’on considère qu’elles sont trop teintées « d’utopies », le fait est, que le citoyen dans la difficulté, la tourmente a besoin de se raccrocher à un espoir de jours meilleurs. La nature ayant horreur du vide, si le pôle progressiste et humaniste est décrédibilisé, moqué, les personnes en grande difficultés sociales se retournerons vers ceux qui prônent des idées simplistes ayant déjà fait maintes fois leurs preuves de nuisances, idées  se nourrissant essentiellement de la haine de la différence et de l’étranger.

Aujourd’hui les maîtres mots sont « réalisme », qui en fait s’apparente a du  conformisme, et réformes pour dé tricotages de l’ensemble des acquis sociaux souvent obtenus au prix de biens de combats et sacrifices  de nos ainés.

Ce que l’on peut reprocher au PS, ce n’est pas d’avoir évolué vers un parti de centre gauche, à prés tout c’est bien  son droit, c’est de refuser de l’assumer, et de vouloir rejeter dans la radicalité tout ceux qui ne partage pas cette conversion. Non content d’abandonner le champ de bataille, il cherche à décrédibiliser ceux qui y restent.

Le progrès social, se nourrit d’utopies, le fait d’être rémunéré pendant ses jours de vacances, de pouvoir se soigner, étudier quelque soit ses moyens, d’être protéger dans sa relation avec son employeur ont été des utopies à un moment de l’histoire. Elles sont devenues des réalités car existaient à l’époque des forces progressistes qui ne se contentaient pas d’accompagner l’évolution de la société mais luttaient pour la façonner, pour   « changer la vie ».

La pensée politique se sclérose, le politique est devenu gestionnaire, la Politique course à l’échalote. Les bulletins de vote de la dernière élection présidentielle à peine dépouillées que certains se positionnent comme futur recours, que  les débats des éditorialistes sur les outsiders pour la prochaine se multiplient.

Comprendre que ce que l’on nous présente comme vérité incontournable n’est que positionnement idéologique, demande un effort important, car   les relais de « vulgarisation » de concepts souvent complexes que devraient être nos médias ne jouent pas leurs rôles.

Par exemple, la lecture du livre de Fitoussi «  le théorème du lampadaire » est passionnant en ce qui concerne notamment sa vision des causes de l’explosion de la dette publique. Sa thèse a été rarement reprise, et il n’a pas eu l’honneur des plateaux télé pour les émissions dites de vulgarisation type C dans l’air.

Il faut que la gauche se décomplexe, assume le fait d’être laboratoire d’idées, assume le fait de dire que tout ce qui ne va pas vers le mieux être, dans un contexte de richesse croissante,  n’est pas acceptable, que chacun à droit de se nourrir, de pouvoir se loger décemment, d’avoir accès aux loisirs, à la culture que le travail est un moyen et non une fin.

Il faut proposer des solutions sortant des sentiers maintes fois  battus, être innovant, en un mot être  « révolutionnaire » .C’est pour cela que le concept de révolution citoyenne me convient tout à fait.

Bien sur, une fois aux commandes, les contraintes ne manqueront pas de venir heurter nos convictions, mais comme le dit un dicton populaire le meilleur moyen d’échouer c’est de ne rien tenter.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.