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Le 16 février 2020, à propos de la restitution des concertations concernant les dernières informations négociations des RETRAITES (13 février 2020), l'Union Locale (UL) CFDT transmettait un fichier de 40 pages https://uffa.cfdt.fr/upload/docs/application/pdf/2020-02/restitution_des_concertations_-_13_fevrier_2020.pdf alors qu'Alternatives Economiques avait déjà publié 3 articles sur le sujet
- ENTRETIEN "La réforme des retraites repose sur des mensonges en série"
- SOCIAL Retraites : la fabrique d'un déficit
- ENTRETIEN Retraites : "Il n'y a pas de déshonneur à revenir à la sagesse"
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Sur le débat des retraites, je suis toujours étonné, comme pour la secu, qu’on ne mette pas en avant qu’il s’agit d’un droit constitutionnel et qu’il n’a pas à se financer, il devrait être financé dans le budget global, comme l’éducation ou la défense nationale à qui on ne demande pas de se rentabiliser… enfin pas trop haut :o). Ça c’est une sale manie des technocrates de tout vouloir ramener au plus petit et obliger chaque élément à se rentabiliser par lui-même sans considérer l’ensemble, donc en l’occurrence les droits constitutionnels et le service public qui n’ a pas à être rentable mais efficient. Comme déjà dit, un jour les technocrates vont nous expliquer qu’entre les bagnoles, les transports en commun et les patinettes, nos jambes ne nous servent plus à rien et nous consomment de l’énergie pour que dalle, nous font acheter des godasses importées et donc augmentent le dogmatique déficit extérieur, et vont donc nous proposer une ablation générale des membres inférieurs financée par Black & Decker et un quelconque labo. D’autant qu’avec la douleur du membre fantôme on aura toujours l’impression d’avoir nos cannes. Que du bonheur !
Je suis toujours étonné aussi que personne ne ramène le comblement de ce vilain déficit au coût par feuille de salaire, qui est en fait ridicule. De l’ordre de 15€ pour un smicard, sans même toucher à un système bordélique, mafieux, gabegique et inefficient que le premier PDG cost killer nettoierait vite fait bien fait.
A mon sens, pour réformer justement le système des retraites, il faut séparer deux éléments : la retraite, droit constitutionnel ouvert à tous, qui devrait être financée par l’impôt et ne pas être en-dessous du seuil du revenu d’exclusion sociale (1424€ par mois pour un individu) et l’assurance d’un pouvoir d’achat à la retraite, facultatif et qui devrait se considérer simplement comme un contrat d’assurance, sous réserve qu’il soit bien entendu géré par une agence publique et non les assureurs privés, que je voudrais voir disparaître avec leurs cousins banquiers privés.
Dans ma proposition, il n’y a plus de prélèvements sociaux, ce qui sera une source d’économies administratives, plus d’impôt société, plus de TVA et de taxes indirectes et tout est rebasculé sur l’IRRP conformément à la déclaration des droits de l’homme de 1789, souche de notre constitution. L’IRPP a été réduit à la portion congrue aujourd’hui mais si on parle de réforme des retraites, il faut au moins parler de réforme de la fiscalité… et à l’échelle européenne. La justice sociale c’est l’IRPP pour tous même celui qui recevra plus que ce qu’il a payé d’impôt. C’est une acte de citoyenneté. Donc tu comprends bien que les prélèvements issus des mécanismes dont je souhaite l’abolition sont transférés en fait sur l’IRPP, ce qui ne change donc rien au financement global, à charge de réformer les taux de l’IRPP pour équilibrer les comptes.
J'insiste sur le fait que l’abrogation de l’IS au profit de l’IRPP qu’il faut réformer, rapporterait bien plus, le taux marginal des actionnaires étant bien plus élevé que celui des smicards et que le 8% que paient les CAC 40 en moyenne et 20% le TOP 100. De même donc pour l’abrogation des charges sociales qui gonflera le revenu des entreprises (sauvant les plus faibles et leurs emplois) et donc des actionnaires et des salariés, ce qui implique, en réformant les tranches et taux de l’IRPP, que les sommes de l’IS et des charges sociales abondent l’IRPP, ce qui en fait donc théoriquement un jeu à somme nulle, en fait bénéficiaire grâce à l’imposition des profits des sociétés entre les mains des actionnaires, bien plus juteux que l’IS
Pour ma part je calcule 14 500 000 retraités à 1500€ par mois, rien que pour la retraite de base ça fait du 261 milliards par an
https://www.statistiques-recherches.cnav.fr/retraites-en-paiement-au-31-decembre.html
Or on dépensait 331 milliards de prestations retraites en 2017 et 339 milliards en 2018;
https://www.insee.fr/fr/statistiques/4277705?sommaire=4318291
En tout état de cause, la retraite de base permettant à chacun de finir sa vie dans la décence et la dignité est un droit constitutionnel et comme tel les 261 milliards qu’il coûte doivent être financés. Le pb est que si la moyenne de la retraite est de 1420€ donc seuil du revenu d’exclusion sociale atteint, en fait elle cache de grandes disparités ente ceux qui ne touchent rien, presque rien et ceux qui touchent largement. Si on veut faire juste, il faut pouvoir calculer le montant des retraites versées au-dessus du seuil du revenu d’exclusion sociale pour connaître le montant à financer par le mécanisme d’assurance.
J'ai été cherché la répartition des retraites par montant et voici ce que j’ai trouvé : les chiffres 2016 dans le chapitre retraites / distribution des pensions mensuelles
http://www.data.drees.sante.gouv.fr/ReportFolders/reportFolders.aspx
J’ai ajouté 3 colonnes pour calculer à la louche ce que serait le montant des retraites supérieures à la retraite de base et j’arrive à un total de 60 milliards. J’ai pris la moitié des 100€ de chaque tranche la tranche et donc ajouté 50€ par tranche, et pour la dernière tranche j’ai ajouté 2000€ au pif. C’est la je pense que je foire certainement, d’autant que c’est cette dernière tranche qui coûte le plus cher. serait à 321 milliards, ce qui laisse 20 milliards pour compenser l'erreur éventuelle et probable sur le dernier décile. Mais bon, il s’agit des plus riches qui ont dû amasser un patrimoine suffisant pour largement vivre, donc ce ne sont pas eux qui m’inquiètent le plus d'autant que ce sont eux qui coûtent le plus cher au système. Donc que ce soit leur cotisation qui augmente pour financer un pouvoir d’achat plus conséquent ne me paraît pas injuste. D’autant que le système devant être facultatif, à mon sens, ils ne sont pas obligés d’y participer. J'envoie le tableau EXCEL à qui m'en fait la demande en privé.
Donc le montant de la retraite assurance du niveau de vie serait au minimum d’une soixantaine de milliards, en fonction des éléments de la dernière tranche qui mériteraient d’être approfondis. Donc rien d’incontournable, à mon avis, on sera au pire juste quelques milliards au-dessus de ce que l’on finance actuellement, mais avec une couverture décente de tous les petits retraités.
Je rappelle que dans mon idée, le système n’est plus financé par des cotisations sur les salaires mais par l’IRPP, ce qui me paraît plus logique et plus juste, la retraite de base restant un mécanisme solidaire et l’assurance du niveau de vie à la retraite relevant d’une assurance, que je souhaite bien entendu gérée par une agence publique.
En fait, cette proposition n'est pas un schéma exhaustif, parce qu'il faudrait en actualiser les chiffres chaque année et connaitre précisément ceux du dernier décile des retraités, mais elle présente une alternative à penser au système actuel.