La grande discussion à propos de l'Euro, monnaie unique et de la souveraineté monétaire tourne en fait autour de la possibilité de dévaluation que laisse une monnaie nationale quand l'Euro ne permet plus que la dévaluation interne, donc baisser le coût du travail pour vendre moins cher.
La dévaluation qu'elle soit monétaire ou interne est toujours une connerie, si il n'y a pas concertation et accord unanime, parce que chacun peut faire de même et réduire à néant le bénéfice ponctuel de la dévaluation, tout en laissant le peuple en prendre plein la gueule et les initiés s'en gaver. La dévaluation est au mieux une bouffées d'oxygène, mais elle ne permet pas de s'attaquer aux problèmes structurels qui expliquent la faiblesse du pays, et, pire, aide à les cacher.
Nous étions défiants de l'Europe et à nous rendre compte que nous avions raison, nous voulons en sortir, mais ce n'est pas, à mon sens, la meilleure solution. Si on comprend que l'ennemi de la démocratie et des peuples c'est le grand capital, international, sans autre frontières que celles de son profit et sans autre nationalité que celle du fric, on conçoit que plus on est petit, plus le grand capital est fort, et que l'Europe, premier marché mondial du monde, est seule capable de pouvoir s'imposer contre les multinationales pour nous en protéger, parce qu'elles ne peuvent, ni ne veulent se passer de son marché. C'est donc une Europe sociale des peuples qu'il nous faut mener, avec moins de souveraineté et plus d'intégration des nations qui la composent. Il nous faut une réforme fiscale d'ampleur pour aboutir à une seule et simple fiscalité européenne qu'on puisse imposer aux multinationales. Je défends notamment l'idée d'un impôt mondial, de l'abrogation des charges sociales et de l'impôt société transférés vers l'impôt sur le revenu progressif, sans tabou de limite, et sans aucune niche fiscale, ni taxes indirectes, ni TVA, donc strictement égalitaire, de tous les contribuables résidant en Europe ou ayant un intérêt financier direct ou indirect en Europe. Autre débat.
Quant à l'Euro, si on nie l'intérêt de la dévaluation et donc des monnaies nationales, c'est le bon véhicule pour assumer des transferts des pays riches vers les pays pauvres afin d'en résoudre les difficultés structurelle, et de respecter ainsi les principes d'égalité de tous devant la loi, l'impôt et les services publics et la solidarité. Peut-être, sommes-nous choqués d'imaginer financer la mise à niveau de la Bulgarie et de la Roumanie, mais c'est simplement la preuve de l'absence d'un sentiment européen parce que nous ne sommes pas choqués de voir Paris financer la Creuse, vu que nous sommes Français avec le sentiment de la continuité territoriale. Donc c'est un travail de réflexion sur nous à mener en premier.
Ensuite, voyons quand même que arriver à une égalité relative entre les pays et les peuples, c'est ne plus permettre au grand capital de jouer de la concurrence entre citoyens de pays différents, au simple fait de la différence des salaires.
Et quand nous serons arriver à concevoir cette Europe sociale des peuples et des citoyens, peut-être pourrons nous aussi arriver à concevoir que c'est aussi la solution mondiale et qu'il nous faut partager ressources et emplois, éduquer et limiter la démographie pour que nos enfants aient une chance de vivre dans un monde en paix et d'y avoir enfants et petits enfants...