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Billet de blog 25 septembre 2018

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L'Europe peut peser... mais elle ne veut pas

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On a eu connaissance récemment du comportement abusif de la filiale de Orange au Cameroun qui forte de son impunité locale, se permet ce qu'elle veut sans se soucier des droits les plus élémentaires de ses salariés. Il y aurait pourtant une solution, mais qui obligerait à fâcher les copains et les coquins. Que l'Europe énonce sa compétence universelle en matière d'un certain nombre de droits,  et se dote d'une institution judiciaire compétente et indépendante, dotée des moyens nécessaires, pour traiter les plaintes en dehors de l'UE. Pourquoi seuls les Américains auraient-ils le droit de décider que l'Argentine doit céder ou non devant les fonds vautours par exemple ? Le problème reste qu'il faudrait faire passer les droits de l'homme avant les droits du capital qui sponsorise et caresse les politiques. En l’occurrence c'est sur une juridiction européenne que les Camerounais devraient se tourner pour juger du comportement fautif de Orange, entreprise européenne, dont accessoirement l'état français est actionnaire...parce que ce n'est pas l'état camerounais ou du moins l'autocrate qui le dirige et s'en enrichit ou l'état français pour les mêmes raisons qui risquent de donner raison aux travailleurs Camerounais.

De la même manière en matière d'impôts, l'Europe reste le principal marché mondial et aucune multinationale ne peut s'en passer, donc on pourrait très bien sur la base d'une harmonisation fiscale européenne édicter un impôt mondial basé sur les chiffres consolidés des groupes, impôt dont on retrancherait ceux versés justement et légalement à des pays souverains. Cela pourrait donner par exemple un taux de 20% sur les profits, et quand Coca Cola paye 2% au Cameroun, et bien on retranche la somme payée du montant total de ses profits imposés à 20%.  Encore que pour ma part, je préférerais un autre schéma, à savoir abolir l'impôt société et imposer les revenus du capital comme n'importe quel autre revenu, donc de manière progressive entre les mains des bénéficiaires. D'où obligation de transparence internationale en matière d'actionnaires et de dividendes. En tout état de cause, sûr que si on faisait ainsi en France, les quelques 100 milliards que veut bien déclarer le CAC 40 bon an, mal an, rapporterait bien plus que les 8% auxquels il est imposé.

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