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Billet de blog 25 septembre 2018

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présumé.... déficit !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je suis déçu de voir Médiapart suivre les mêmes erreurs que la plupart des médias.

On en peut parler de déficit en matière de comptabilité nationale, comme on le ferait dans un ménage ou une entreprise.

La comptabilité nationale est une comptabilité dépenses-recettes qui ne fait pas la différence entre les dépenses de fonctionnement et les investissements. En clair, l'état construit une école de 100 millions et c'est 100 millions qui s'ajoutent à la dépense comme le traitement des fonctionnaires ou l'entretien des infrastructures, ou l'essence des voitures, alors que c'est une dépense, un investissement en fait,  qui produira des recettes entre 15 et 20 ans. Idem d'un hôpital qui n'a pas vocation à être rentable mais va améliorer l'accès aux soins pendant 30 ans. 

Ce déficit de 3% qu'on nous impose, ne repose sur aucune donnée économique et est un simple coup de marketing de l'équipe de Mitterrand. Coup de marketing certainement soufflé à dessein par les lobbies de la finance qui se sont empressés d'en faire une norme intouchable. En effet bloquer le déficit de l'état à 3% revient à bloquer ses investissements et l'obliger donc à passer par les lucratifs PPP partenariats public-privé pour construire ses infrastructures ....

Donc parler du déficit et de l'endettement qu'il induit sans analyser le contenu du déficit est stupide ou/et manipulateur.

Par ailleurs, la commande publique représente plus de 50% de l'activité économique de par son coefficient multiplicateur, c'est à dire la circulation de l'argent et la création de richesses qui produisent en retour taxes et impôts qui devraient rembourser le déficit. On voit bien dans l'échec de toutes les politiques d'austérité que le déficit est compris à tort et à travers, les marchés se préoccupant avant tout de faire payer leur dette et voulant s'assurer de la capacité de remboursement de l'état. Notons d'ailleurs l'incohérence d'agents qui demandent à l'état de ne pas les imposer, de leur emprunter mais à condition de les rembourser avant de dépenser quitte à nuire à leurs gains futurs, sur lesquels ils pleurent et font ensuite la manche pour obtenir des subventions et des cadeaux. Sans compter leur insatiable exigence de privatiser les actifs rentables de l'état pour qu'il ne garde que les non rentables. Vouloir un état sans ressources, ni pouvoir, qui laisse les gains au secteur marchand, n'impose que les pauvres et continue à tenir l'économie debout par ses investissements sans avoir le droit de faire de déficit, du moins pas trop pour pouvoir quand même lui prêter ses sous et continuer à se gaver toujours plus des intérêts, aujourd'hui premier poste du budget ? Incohérence ou perversité ?

Le déficit se situe aux alentours de 70 milliards quand l'état rembourse entre 40 et 60 milliards d'intérêts tous les ans, subit plus de cent milliards de manque à gagner des fraudes, dépense plus de 200 milliards par an au profit du CAC40 et n'impose pas les profits comme il est en droit et devoir de le faire.... Peut-être bien qu'il y aurait une autre politique que le déficit et se soumettre aux marchés pour qui voudrait renverser la table ... 

Le libéralisme n'est pas une théorie économique, c'est une simple escroquerie en bande organisée parce qu'il n'y a aucun fait, aucun pays, aucune étude impartiale pour en justifier la recette, si on se place sur le plan de nos démocraties instituant de droit une société égalitaire, juste et solidaire.  Par contre vu de la jungle, pas de souci, le libéralisme  tient bien la route... :o)

Autre reproche que je fais à Mediapart, celui de toujours reprendre l'antienne de la croissance, alors qu'elle est suicidaire. La croissance c'est toujours vendre plus, donc toujours prélever plus sur la planète; la croissance c'est la concurrence tous azimuts, c'est l’hyper consommation, l'exhibition, le gâchis, la croissance c'est un cancer qui va faire de la planète un astre mort.

On sait que depuis le 1er aout, on vit à crédit sur le renouvellement de la terre, alors qu'on est seulement un petit milliard d'individus à consommer à satiété. La conclusion c'est que dans les conditions actuelles, la planète ne peut faire vivre que 500 millions de personnes, quand on est 7 milliards et qu'on nous annonce à 10. Donc exit la croissance et toutes les conneries sur lesquelles on se focalise pour bouffer demain sans se soucier de mourir après-demain; l'urgence c'est d'inventer un monde juste où on partagera emplois et ressources sans scier la branche sur laquelle est assise la population mondiale. Sinon ce sera la guerre et ses horreurs pour faire de la place, consacrer ceux qui ont le droit de respirer, bouffer et boire et ce n'est pas nous qui gagnerons...  On pourra juste se servir de notre bombinette comme d'autres pour faire perdre tout le monde ensemble et ne pas laisser de vainqueurs.

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