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                    On les appelle également « mécènes ». Le Larousse nous donne la définition de cette sorte d’individu : « …personne qui aide financièrement, par goût des arts, un artiste, un réalisateur, un savant, un organisme de recherche, etc ». Arrêtons-nous un instant sur les histoires de ces bienfaiteurs.
L’âge d’or des Medicis a pris place à la Renaissance Italienne, du XVe au XVIe siècles. A l’origine marchands, cette dynastie s’est peu à peu muée en experts financiers : ils sont devenus notamment les banquiers du Pape. C’est au travers de cette activité qu’ils ont amassé une fortune colossale, ouvrant des succursales dans les plus grandes villes d’Europe. Cette fortune, ils décident de la mettre en partie à profit des artistes de l’époque. Florence voit des édifices religieux sorti de terre, mais également des ateliers de peintre, de sculpteurs ou encore des bibliothèques. 
Près de 2 siècles après l’essor des Medicis, Alexandre Aguado, espagnol né à Séville en 1784, pose ses valises à Paris en 1815 et se lance dans les affaires. En peu de temps, il accumule une fortune suffisante pour créer une banque. Le roi d’Espagne lui confie la négociation de plusieurs emprunts pour le pays et lui accorde en retour plusieurs concessions minières en Espagne. Au fil du temps, il accumule une collection de près de 500 tableaux, principalement de peintres espagnols. Il choisit de faire profiter le public de son incroyable collection et ouvre les portes de l’hôtel d’Augny qui acquiert en 1829. En 1836, il acquiert le domaine viticole de Château Margaux au sein duquel il invitera artistes écrivains et relations.
Plus près de nous, fin du XIXe début du XXe siècle, c’est John D. Rockefeller qui prend la relève. « Self-made man », il construit un empire financier autour du raffinage de produits pétroliers et va créer des enseignes comme Standard Oil qui deviendra plus tard Esso puis ExxonMobil. Suite à la première guerre mondiale, son fils John D. Junior offrira au gouvernement français de restaurer trois grands monuments : les Châteaux de Versailles et Fontainebleau, de même que la cathédrale de Reims. Ce ne sont que les points de départs de grands mécénats qui seront suivis par d’autres.
A l’aube de ce XXIe siècle, le nom de Bernard Arnault ne vous a certainement pas échappé. Tout comme François Pinault qui, lui-même a accumulé une collection de 3500 œuvres d’art contemporain et moderne, le PDG de la société LVMH a consacré une partie de sa fortune à l’acquisition notamment de peintures de Jean-Michel Basquiat ou encore de photos de Gilbert & George. Acteur important du mécénat en France, le groupe LVMH s’est également illustré par l’organisation d’expositions de renom, célébrant Giacometti, Warhol ou Picasso. Il est à l’initiative d’un concours, le « prix LVMH des jeunes créateurs », ouvert aux étudiants issus des écoles de Beaux-Arts venant des quatre coins du monde.
A la faveur de ces mécènes, c’est le monde culturel lui-même qui prend vie. Ces hommes d’influence, fortunés sont une bouffée d’oxygène salutaire pour chacun des artistes qu’ils célèbrent. Car que serait l’artiste sans le collectionneur ?
Thierry Rayer
 
                 
             
            