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Billet de blog 28 octobre 2011

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mayotte ? qui a intéret à ce que rien ne se sache

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Voici ce que m’envoie un correspondant,

« Bonjour à tous

Après une nuit blanche de terreur, une nuit blanche de colère. J’ai réfléchi toute la nuit, et ma colère monte. Je persiste à dire que nous sommes en sortie de crise, même si les combats d’arrière-garde sont encore très violents (toute la brousse bloquée hier). Quelles sont à mes yeux les principales responsabilités :

- l’état qui a joué le pourrissement et le silence radio, et qui a insulté les mahorais en proposant comme solution des « bons alimentaires »

- le préfet, trop jeune, trop inexpérimenté (l’ancien préfet, qui connaît bien Mayotte arrive la semaine prochaine)

- les élus, qui ont vu dans cette crise un tremplin pour leur future carrière politique et dont nous avons vu certains, à la télé, en transe, appeler au meurtre, ou complétement bourrés,

- les syndicats, et notamment la CGT, qui a cru pouvoir jouer ici le même rôle en utilisant le même discours qu’en métropole. Lorsque le responsable de ce syndicat (qui ne cache même pas qu’il prépare les législatives) dit en public : « nous avons des droits, les obligations nous verrons plus tard », lorsqu’il refuse d’appeler à la fin de la grève (alors que les enfants se sont emparés du mouvement et l’on transformé en guérilla urbaine, avec tous les risques que cela implique), lorsqu’une poignée d’agités prend en otage 200000 personnes, je suis très en colère, très très en colère.

- Les mzumgus, qui arrivent dans une méconnaissance totale de l’Afrique, et qui exhibent grosses villas, grosses voitures, et gros chèques, face à des gens qui vivent dans des bangas, n’ont pas toujours l’eau courante, et courrent tous les jours après le riz.

Maintenant, quel est le résultat ?

- l’économie mahoraise est à terre, beaucoup de petites entreprises sont en faillite, les grosses entreprises partent, les investisseurs touristiques qui lorgnaient mayotte pour s’y implanter sont partis en courant

- une partie des médecins et infirmières sont déjà partis, alors qu’il en manque déjà énormément

- une bonne partie des profs va partir (il faut savoir que nous représentons la moitié des emplois salariés sur l’île)

- la rupture est consommée entre blancs et noirs. La haine s’est installée, et elle sera durable.

Dimanche, sur TF1 (tiens donc !) un reportage sur les tortues de Mayotte. Monsieur le président veut donner de l’île la seule image qu’il autorise, sans doute pour attirer ici de nouveaux gogos, de nouveaux otages »

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