Chaque jour ou presque, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français tient un point de presse au cours duquel les principaux sujets de l'actualité internationale sont abordés. L'exercice n'est que très rarement intéressant, sauf à apprécier les exercices de langue de bois. Mais ce matin, 08 février 2011, le représentant du Quai d'Orsay a atteint des sommets d'ineptie. À une question parfaitement pertinente sur la politique arabe de la France et les événements qui secouent cette parti du monde, voici la réponse du porte-parole de la diplomatie française :
Question. Que se passe-t-il dans le monde arabe ? Y-a-t-il une volonté ou une possibilité que la France modifie ou réactualise sa politique arabe ? Ou bien pensez-vous que cela ne se produira pas ?
Réponse. Puisque nous parlons du monde arabe, je voudrais saluer le renouvellement pour trois ans du mandat de Dominique Baudis à la Présidence du Haut Conseil de l'Institut du monde Arabe (IMA) lors de sa réunion du lundi 7 février 2011. Le mandat de Bruno Levallois a également été renouvelé à la tête du Conseil d'administration.
C'est l'occasion de saluer le travail effectué par les membres du Haut Conseil et du Conseil d'administration sous la présidence de M. Baudis, avec le soutien des ambassadeurs arabes membres du Haut Conseil, et les nouvelles orientations que nous avons soutenues : renforcement des activités à destination des diasporas arabes et des jeunes issus de l'immigration, ouverture du Haut Conseil à la Ligue arabe et à la Commission européenne, itinérance des expositions. Il faut également se féliciter du travail d'assainissement financier de l'Institut effectué ces dernières années.
L'Institut du Monde Arabe est un lieu unique de débats et d'échanges entre la France et les pays arabes, mais aussi entre les sociétés civiles française et arabes. Les événements politiques récents dans le monde arabe doivent nous conduire à renforcer tous les outils à notre disposition pour évaluer et anticiper les évolutions des sociétés et renforcer le dialogue avec elles.
Pour ceux qui douteraient de mon impartialité, je précise que j'ai repris in extenso cet échange dans le communiqué officiel du Quai d'Orsay. On ne saurait trouver meilleur réponse à ceux qui se demandent pourquoi la diplomatie française a été d'une médiocrité confondante dans les soulèvements tunisiens et égyptiens. Si jamais les diplomates du Quai d'Orsay ont faim après une visite à l'Institut du Monde Arabe, je connais un petit restaurant égyptien pas très loin que je suis prêt à leur recommander. Ils pourront ainsi perfectionner leur connaissance de ce pays.