Cette fois-ci les déchets napolitains n’y sont pour rien. Les vaches qui produisent le lait pour la fabrication des fromages Galbani n’ont pas brouté de sacs plastiques, en théorie. Le scandale se situe plus en aval dans la chaîne de production de la marque italienne. Il y a une semaine, des employés accusent l’entreprise de vendre des produits dont la date de péremption est largement dépassée. En réalité des fromages qui seraient avariés, bonifiés et de nouveau proposés aux consommateurs. Un recyclage qui dure depuis des années.
C’est toute une filière qui est impliquée dans ces opérations frauduleuses. Les fromages avariés avec des vers et des excréments de souris sont vendus à des prix dérisoires à des entreprises qui les recyclent. Ces produits périmés qui sont normalement destinés à la zootechnie (laboratoires d’analyses) sont mélangés à du fromage frais et vendus à des multinationales du secteur laitier. La contrefaçon effectuée, les fromages (mozzarelle, gorgonzola, stracchino, provola) sont vendus dans les supermarchés et hard-discounts de l’Europe entière.
Le fromager Galbani est déjà impliqué dans une enquête dirigée par la police financière de Cremona et de Plaisance. Selon les résultats de l’enquête, la marque Galbani serait un des principaux fournisseurs de Tradel, une des trois entreprises avec Megal et Delia qui recycleraient le fromage. En remontant la filière on s’aperçoit que le fromager Egidio Galbani Spa appartient au groupe français Lactalis numéro un en Europe. Cependant rien n’a encore été démontré quant à l’implication de la société française dans cette affaire.
Sur le site internet de Galbani (www.galbani.it) on peut lire : « Galbani, vuol dire fiducia » traduisez Galbani, c’est la confiance. Pour couper court au scandale, Galbani publie une note officielle téléchargeable sur son site internet. Dans cette note, l’entreprise explique qu’un premier épisode du même type avait éclaté en 2005 mais qu’il avait été rapidement résolu. Selon l’entreprise, toutes les procédures de contrôle ont été renforcées depuis.
L’enquête des carabiniers a pourtant débuté et semble porter ses fruits. Hier des employés ont été interrogés par les enquêteurs. Sur le journal de Repubblica du jeudi 16 octobre, on peut lire les témoignages des employés de l’entreprise Galbani qui dénoncent l’administration. Selon ces témoins, ils auraient été contraints par leurs chefs de changer les étiquettes des produits périmés. Apparemment une pratique quotidienne entre 2000 et 2005 avant que les employés ne se révoltent.