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Billet de blog 17 mars 2008

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La presse italienne et notre "extraprésident"

Les grands quotidiens italiens n’ont pas l’optimisme du gouvernement français à l’issue des élections municipales et cantonales du dimanche 16 mars. Alors que François Fillon a promis la poursuite de la politique mise en œuvre depuis 2007, la presse transalpine analyse les élections françaises comme une punition pour Nicolas Sarkozy.

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Les grands quotidiens italiens n’ont pas l’optimisme du gouvernement français à l’issue des élections municipales et cantonales du dimanche 16 mars. Alors que François Fillon a promis la poursuite de la politique mise en œuvre depuis 2007, la presse transalpine analyse les élections françaises comme une punition pour Nicolas Sarkozy.
La Repubblica titre « Élections en France, échec pour Sarkozy ». Pour le quotidien romain, c’est « un deux à zéro sec que la gauche française a infligé à la droite du président Sarkozy ». Le journal note également la faible participation électorale des Français ainsi que le basculement à gauche de villes anciennement détenues par la majorité comme Strasbourg et Metz.
L’examen négatif pour la droite est partagé par d’autres quotidiens nationaux comme La Stampa qui traite le sujet d’une façon tout aussi terne : « Sarkozy n’est plus invincible, moins d’un an après son élection, il encaisse un brusque et féroce vote sanction. » Le journal estime cependant que « ça ne change rien, que le mécanisme de la monarchie républicaine met Sarkozy à l’abri des embûches et des surprises ». Mais la note positive revient à la gauche qui « se retrouve » et « peut construire sur de nouvelles bases la bataille contre le président » selon La Stampa.

Le journal fait même le pari, sur un ton plutôt ironique, de la fin de la perpétuelle présidentialisation de Nicolas Sarkozy. Il faudrait désormais « oublier le superprésident, l’hyperprésident, l’extraprésident, le n°1, le refondateur, le président premier, ministre, diplomate, bureaucrate, sous-secrétaire, économiste, coureur ». Le style de Nicolas Sarkozy devrait donc changer et se tinter de gaullisme, il devrait se réconcilier avec la discrétion et les compromis, estime La Stampa.
Le Corriere della Sera lui aussi confirme la règle énoncée auparavant : « pour le parti socialiste c’est une revanche sur les présidentielles. » Pour le quotidien milanais, le résultat des élections dépend avant tout de « l’effondrement de l’image du président Nicolas Sarkozy à cause des histoires liées à sa vie privée et de la difficile situation économique du pays ». La victoire de la gauche localement est désormais une tendance qui se consolide dans toute la France, constate le Corriere della Sera. C’est donc la couleur bleue de ce terrain connu des notables de droite qui est en train de se ternir petit à petit.

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