La bombe écologique en Campanie implose désormais et touche les rues des centres-villes comme celui de Naples. Le soleil est haut dans le ciel et les ordures jonchent sur les trottoirs et dans les rues où des motocyclistes peinent à se croiser sans tomber dans les ramassis de sacs-poubelles. L’odeur qui s’échappe de ces amoncellements est nauséabonde et âcre. Les sacs plastiques de toutes les couleurs semblent transpirer et l’air qui planent au-dessus des poubelles est presque tangible. L’été a fait son arrivée à Naples.
Silvio Berlusconi et son gouvernement devraient passer dans les rues napolitaines demain dans la journée. Peut-être éviteront-t-ils les axes encombrées par les déchets. Le Conseil des ministres n’évitera sûrement pas l’odeur pestilentielle qui traverse les maisons et les rues pour se nicher dans un coin et être transportée à nouveau par une bouffée de vent. Pendant que la ville suinte de l’intérieur, Silvio Berlusconi prépare son décret sur l’immigration qui devrait être rendu public demain et qui a provoqué ces derniers jours de nombreuses polémiques dans le pays et en Europe. Le président du Conseil devrait également annoncer des nouvelles mesures concernant un plan d’urgence pour la région Campanie et ses ordures. Les napolitains attendent donc la venue du président du Conseil en se pinçant le nez et en brûlant de temps à autre des poubelles devenues trop encombrantes. Neuf cortèges de manifestants sont également prévus en signe de protestation à une situation devenue insoutenable.
Chaque jour, ce sont 700 tonnes de déchets qui sont transportées en dehors de Naples. Les montagnes de plastiques diminuent mais seulement pour un temps puisque ce sont 1400 tonnes d’ordures qui sont produites toutes les 24 heures dans la seule capitale de la province. Le plan de ramassage exceptionnel ni même les incendies des poubelles parviennent à bloquer ce mouvement expansif. Mais le président du Conseil arrive et les camions collecteurs s’agitent. Les beines remplies d’ordures en tout genre vont déverser leurs contenus dans des sites, généralement des anciennes décharges, qui ne sont plus aux normes. C’est le passage de la patate chaude. Ainsi, les campagnes limitrophes voient leur environnement et leur habitat naturel détruits par des taux de pollutions croissants ces dernières années. De nombreux élevages sont contaminés et on note des taux anormaux de cancers dans certaines zones de la province. Le documentaire Biutiful Cauntri d’Esmeralda Calabria, Andrea D'Ambrosio e Peppe Ruggiero sortie en salle en mars 2008 dénonce notamment l’impact de ces pratiques sur l’agriculture en Campanie.
Trailer Biutiful Cauntri: http://it.youtube.com/watch?v=TkPQ31d6U7k
http://dailymotion.alice.it/cluster/news/featured/video/x5h6ml_emergenza-rifiuti-a-napoli_news