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Billet de blog 21 août 2008

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Le fédéralisme fiscal: l'Italie à deux vitesses

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Roberto Calderoli de la Ligue du Nord et ministre italien pour la « simplification normative » mène un combat de longue haleine : celui du fédéralisme fiscal. Cette réforme c’est celle de tout un parti, celle de toute une région, celle de l’Italie du Nord. 147 ans après la déclaration du Règne d’Italie et la persistance d’un clivage Nord-Sud, les projets du ministre Calderoli sonnent comme la fin de l’unité du pays. Pour cela Roberto Calderoli continue de serrer les mains des ministres, des parlementaires et des maires afin de les convaincre de ses bonnes intentions.

Les points les plus importants du projet de loi Calderoli concernent l’autonomie fiscale du territoire, l’efficacité des régions et le Sud. La première composante de cette réforme prévoit l’attribution directe des ressources aux régions, provinces et communes sans passer par Rome. Le deuxième point principal veut que les régions les plus « efficaces » c’est à dire celles qui dépensent le mieux l’argent public soient récompensées. Et troisièmement, les régions les plus riches devront aider les plus pauvres.

Ce dernier point sur la fiscalité de développement semble très judicieux mais aucune précision n’a été faite sur les modes et les conditions d’aide aux régions les plus pauvres. Il reste donc évident que l’autonomie fiscale laissera peu de chances de s’en sortir aux régions du Sud. L’exemple de la Sicile et son solde négatif de 13,2 milliards d’euros est probant : le fédéralisme fiscal forcera cette région à prendre ses responsabilités alors qu’elle reste la plus assistée d’Italie.

Dans sa bataille, le ministre de la simplification est épaulé par son ami Umberto Bossi, ministre des réformes pour le fédéralisme qui s’était clairement exprimé à ce sujet le 20 juillet dernier à Padoue. Le ministre, sous forme de doigt d’honneur, avait fait part de son ressentiment envers l’hymne national de Mameli. Il avait en outre clamé : « Nous ne devons plus être les esclaves de Rome. L’hymne dit que « l’Italie est esclave de Rome », tiens ! voilà moi ce que je dis ».

En 2006, une réforme constitutionnelle pour la décentralisation avait été adoptée par le Parlement mais rejetée en référendum. Pour le moment le texte de Roberto Calderoli est encore sous forme de projet. Le fédéralisme fiscal et le Code des Autonomies seront présentés comme des lois se rapportant à la loi des finances 2009. Elles devront ensuite faire l’objet d’un vote en tant que nouvelles réformes constitutionnelles.

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