Thomas Chabolle

Journaliste indépendant

Abonné·e de Mediapart

37 Billets

1 Éditions

Billet de blog 24 mai 2008

Thomas Chabolle

Journaliste indépendant

Abonné·e de Mediapart

Pour que la lutte de Giovanni Falcone continue

Hier, vendredi 23 mai, en lisant les journaux italiens je n’ai trouvé aucun mot sur le seizième anniversaire de la mort du juge Giovanni Falcone. Peut-être faudra-t-il attendre le vingtième anniversaire de son assassinat.

Thomas Chabolle

Journaliste indépendant

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Hier, vendredi 23 mai, en lisant les journaux italiens je n’ai trouvé aucun mot sur le seizième anniversaire de la mort du juge Giovanni Falcone. Peut-être faudra-t-il attendre le vingtième anniversaire de son assassinat. Comme c’est souvent le cas, on médiatise les commémorations de tous les grands événements ou personnages des siècles passés tous les dix ou cent ans. Celui du juge italien le plus connu du pays n’y a pas échappé.

Sur Mediapart, depuis la crise sanitaire des déchets en Campanie, le débat s’est largement ouvert sur le rôle des mafias dans la péninsule. J’ai pensé que c’était important de rappeler Giovanni Falcone, un des pères de la lutte anti-mafia avec Paolo Borsellino. Considéré comme un héro en Italie, Giovanni Falcone est à l’origine du « maxi-procès » qui pour la première fois en 1987 a condamné 360 mafieux à un total de 2665 années d’emprisonnement. Le 23 mai 1992 la voiture du juge explose sur l’autoroute 29 sur ordre du « capo dei capi » Totò Riina.

2500 c’est le nombre des victimes du crime organisé italien ces 10 dernières années. Les mafias n’ont donc pas disparu et sont encore massivement présentes sur le sol italien. On les distingue par leur nom et leur position sur le territoire : Mafia en Sicile, N’Drangueta en Calabre, Camorra en Campanie pour ne citer que les plus célèbres. Tous les ans des hommes et des femmes sont assassinés parce qu’ils ont brisé l’omerta, dénonçant l’injustice du « pizzo » (l’extorsion). D’autres personnes ont dénoncé les crimes et délits des mafias et vivent désormais sous escorte 24h/24 comme c’est le cas du jeune journaliste Roberto Saviano âgé de 28 ans. Voici la traduction de l'entretien entre la journaliste et Giovanni Falcone :

Falcone : -Ce type d’activité à une incidence directe sur la vie privée, il n’y a pas de doute.
Journaliste : -Et comment le vivez-vous ?
F. : -Je dirais avec résignation.
J. : -Il paraît que vous avez dit : le lâche meurt plus d’une fois par jour et le courageux une seule fois. Cela signifie que vous n’avez pas peur?
F. : -L’important ce n’est pas de savoir si quelqu’un a peur ou non mais de savoir vivre avec sa propre peur et ne pas se faire conditionner par elle. C’est donc ça le courage, autrement il se transforme en inconscience.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.