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Billet de blog 26 mars 2008

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Alitalia : Berlusconi et le populisme économique

Depuis déjà plusieurs semaines, le destin d’Alitalia est brinquebalant. Tenaillée d’un côté par Air France-KLM qui est soutenu par le gouvernement fantôme de Romano Prodi et de l’autre côté par Silvio Berlusconi et des repreneurs financiers chimériques, Alitalia est à la dérive.

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Depuis déjà plusieurs semaines, le destin d’Alitalia est brinquebalant. Tenaillée d’un côté par Air France-KLM qui est soutenu par le gouvernement fantôme de Romano Prodi et de l’autre côté par Silvio Berlusconi et des repreneurs financiers chimériques, Alitalia est à la dérive.

Le ministre italien de l’Économie, Tommaso Padoa Schioppa, a affirmé qu’au mois de juin les caisses de la compagnie italienne seraient vides. Alitalia présente une dette nette de 1.280 millions d’euros et un résultat négatif de 203 millions d’euros. De quoi décourager les plus petits patrons d’un possible rachat. Mais Silvio Berlusconi n’en croit rien. L’homme, qui se voit déjà couronné Premier ministre par les électeurs italiens, s’oppose encore au rachat par Air France-KLM et fait état de potentiels acheteurs. Mais les entrepreneurs proposés par le Cavaliere restent muets. Tous ont fui.

En réalité tout repose sur une habile manœuvre politique. Silvio Berlusconi, leader du parti politique le Peuple des libertés, place l’affaire Alitalia au cœur des prochaines élections législatives des 13 et 14 avril 2008. Pour Romano Prodi, en plus de réveiller le sentiment patriotique des électeurs indécis, Silvio Berlusconi voudrait définitivement écarter la compagnie franco-hollandaise du scénario, condamnant ainsi Alitalia à la faillite. De son côté, la gauche est accusée de solder la compagnie italienne aux Français, déconsidérant ainsi l’intérêt national.

Enfin, les syndicats italiens qui détiennent les cartes maîtresses dans cette bataille refusent pour l’instant l’offre française. Les négociations pour un nouvel accord sont toujours ouvertes avec Air France-KLM. D’un autre côté le temps presse et les Français pourraient se désengager. Dans ce mélodrame aux airs de commedia dell’arte, les politiques s’échangent les masques. La gauche joue le jeu d’Air France et suit un courant libéral tandis que la droite demande l’intervention de l’État.

Le 24 mars, le numéro un d’Air-France, Jean-Cyril Spinetta, est arrivé à Rome pour le début « d’une négociation à outrance » avec les syndicats italiens et qui devrait être définitive. Jeudi 27 mars 2008, Jean-Cyril Spinetta devrait faire une proposition.

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