L'hystérisation des dualités est une caractéristique particulièrement frappante de cette crise :
- rapport au virus, « ennemi », « guerre » ;
- unique salut dans un remède extérieur, avec une inversion de l'équation de base de la santé "Le microbe n'est rien, le terrain est tout", devenue "Le microbe est tout, le terrain n'est rien", soit une approche dualisante dans lequel le danger et le pouvoir sont à l'extérieur.
- politique sanitaire coercitive, créant des oppositions et des distinctions au sein de la population ;
- ligne de fracture aiguë entre pros- et antis-vax. Relevons toutefois l’important ensemble intermédiaire, probablement dominant, des vaccinés à contre-cœur, ayant cédé à la coercition de l’exécutif à compter du 12 juillet - en violation des engagements juridiques internationaux de la France.
Une énergie de dualité domine toutefois et soutient toutes les autres : la peur. Initiée par les modélisations effrayantes de Neil Ferguson & co, elle a été attisée par l’inversion de l’équation de base de la santé, la promotion du virus, ajoutées à l’interdiction des traitements opérée par Big Pharma, le tout hystérisé par les médias – grisés, comme l’exécutif, d’accaparer toute l’attention. La psychose collective ainsi générée demeure un fait inédit par son ampleur et sa pénétration de l’inconscient collectif. Des professionnels de santé sont ainsi allés jusqu’à caractériser la dite pandémie comme une « épidémie de peur ». Extrêmement immunodéficiente, celle-ci octroie un pouvoir politique phénoménal, au nom de la protection contre le supposé danger. Cf. « Menacez un homme de mort et vous lui ferez faire ce que vous voudrez ». La peur a ainsi constitué un levier phénoménal d’abandon de pouvoir individuel et collectif.
Il ne s’agit ici nullement de nier la peur et sa fonction protectrice. Il s’agit de la remettre à sa juste place. Et ensuite, d'examiner le potentiel et les ouvertures portés par ce contexte inédit. De fait, dans nombre de traditions spirituelles, la confrontation à l’énergie de la peur constitue une initiation majeure.
« Parce que deux »
- Pourquoi la peur ?
- Parce que deux, a répondu un jour un maître indien.
Un autre ajoutant : « Et parce qu’on pense trop et mal. »
En effet, l’ego est caractérisé par une identification au corps et à la personnalité. Cette identification créé une séparation entre moi et le reste du monde. Une dualité. C’est ce sentiment de séparation et de dualité qui est à la racine de la peur. Les Upanishads antiques l'indiquaient déjà.
Dès lors, le remède est l’état d’unité. La reliance. Dans le courant spirituel non-dualiste indien (shivaïte comme vedantique), le saint est ainsi caractérisé par un état d’unité. Unité avec lui-même, avec tout être, toute chose, en tout lieu. Dans cet état d’unité, état de pleine présence à soi et au monde, la séparation intérieur / extérieur disparaît. À l’image du fleuve qui se fond dans l’océan, ou de « l’espace à l’intérieur d’une jarre qui fusionne avec l’espace à l’extérieur lorsque la jarre est brisée ». Ou encore « Le sel jeté dans l’eau se fond en elle. De même, celui qui réalise son unité avec tout ce qui existe abolit la peur. » (Jnaneshwar Maharaj, saint du XIIIe s.).
L’Évangile de Thomas célèbre également la conscience d’égalité et l’état d’unité : « Lorsque vous ferez le deux Un et que vous ferez l’intérieur comme l’extérieur, l’extérieur comme l’intérieur, le haut comme le bas, [...] alors vous entrerez dans le Royaume ! ». Oui, la confrontation à la peur est une initiation pour traverser la dualité et accéder à la… non-dualité, soit à la totalité.
Plus concrètement, comment faire ? Il y a différents étages. Commençons par la réalité épidémique. Il est essentiel de discerner ce qui est réel de ce qui l’est moins ou pas du tout. D’où la guerre de l’information à laquelle on assiste depuis le printemps 2020, tant les données sont décisives. Le travail fait par l’IHU de Marseille sur des données 100% observées in situ et traçables (a contrario du mass data manipulable à souhait) est, à cet égard, fondamental. Au printemps, les données de l'IHU indiquaient que pour les personnes ayant plus d'un an d'espérance de vie et avec traitement précoce, le taux de létalité du Covid se situait à environ 0,06%. Soit une protection naturelle de 99,94 %. Et c’est encore plus vrai désormais avec l'ivermectine, dont l’efficacité se confirme mois après mois, y compris à des stades non précoces. Le Pr John Loannidis, de l'Université de Stanford Californie arrive sensiblement au même chiffre moyen (inférieur pour les moins de 40 ans et supérieur pour les autres, à mesure de l’âge).
Quid alors de l’engorgement des hôpitaux et des formes sévères, les deux arguments massue brandis par les thuriféraires de la vaccination ? De nombreux professionnels de santé dénoncent ici deux facteurs déterminants : l'interdiction des traitements (!) et l'invalidation du rôle des médecins de proximité, d’une part ; l'entretien de la peur et de la psychose collective, extrêmement immunodéficientes, d’autre part. Outre laisser donc enfin les médecins de proximité faire leur travail et prescrire les traitements bon marché (dans le domaine public) !, concernant la psychose collective, la contre-proposition est la suivante.
D’abord, revenir à l’équation de base de la santé « Le terrain est tout, le microbe n’est rien », avec une reprise de pouvoir personnel sur son terrain, son immunité, sa santé. En lieu et place d’un bio-pouvoir et de ses remèdes extérieurs (sonnants et trébuchants), devenus tout-puissants. Soit une reprise de pouvoir au plan physique (exercice, vitalité…), émotionnel (gestion du stress), et mental (veiller aux informations ingérées et aux histoires que l’esprit se raconte). C’est d’ores et déjà la démarche du Collectif Reinfo Santé, visant une "médecine intégrative", à savoir incluant une diversité d’approches thérapeutiques. Face à la médecine allopathique polarisée sur le symptôme, une médecine holistique et intégrative constitue un changement de paradigme. Indispensable.
Ensuite, au plan émotionnel, outre les techniques de gestion du stress, dès mars 2020, des thérapeutes ont souligné dans ce contexte l’importance des pratiques d’expression émotionnelle (cf. Dynamique émotionnelle du Dr. E. Jalenques, Somatic experience…) : par la verbalisation, le son, le mouvement, les grimaces, la mise en forme (cf. la gestalt de F. Perls), ou encore via des canaux artistiques, le chant, la danse… Là aussi, cela relève du changement de paradigme tant la rationalisation et la technocratie à l’œuvre en Occident ont relégué les émotions à la marge et atrophié ce potentiel vital phénoménal. Et c’est aussi cette condition d’handicapés émotionnels qui a permis à la peur de constituer un tel levier pour les dirigeants.
Enfin, les liens – humains, sociaux, la fête, la nature... – constituent un troisième antidote.
Cependant, le rapport à la peur va au-delà de ces aspects pratiques. Il se situe à un niveau plus profond de l’être humain, dans son identité et son rapport au monde : quand l’individu est identifié à son corps et à sa personnalité, ce rapport au monde est duel. Ce rapport duel peut-il être dépassé ?
Comme évoqué, à l’origine de la peur, il y a le sentiment de séparation. Ce dernier procède de l’identification au corps et à la personnalité. Plus cette identification est forte, plus la séparation est importante. Elle est particulièrement forte en Occident, où le collectif s’est construit dans un rapport de force avec la nature, avec la technique toute-puissante comme principal facteur de développement.
Donc une première pratique est celle de la non-identification. Ne pas être identifié à ce que je suis. Le Vedanta invite à pratiquer la méditation du « Je suis », à la place de la méditation mentale continuelle « Je suis XY, de telle profession, père / mère etc… ».
Ne pas être identifié non plus à ce que je fais. Les Shiva sutras invitent à accomplir sa tâche comme un acteur, qui vit pleinement sa scène mais conserve son identité séparée.
Ensuite, une deuxième manière d’être non-duelle au monde est la présence : la perception, sans commentaire ni jugement. Egalement appelée Pleine conscience. Celle-ci permet de se relier à soi, à l’autre, au monde.
Une pleine présence passe par une plénitude du cœur. Un amour inconditionnel, nourri de l’intérieur, et universel, s'adressant à toutes les formes, à toutes les situations. C'est une voie royale de reliance et d’unité, et un grand anticorps à la peur. Toute comme la joie.
Cette pleine présence permet de se relier in fine à la totalité. C'est le témoignage des grands êtres de toutes les traditions. C'est le graal, l'aventure humaine suprême. L'oligarchie des transhumanistes, animée par la même quête, est dans la croyance de pouvoir accéder à la totalité dans la matière, par la technique et le pouvoir exercé sur les autres. Mais, à chaque nouveau pas fait dans ce sens, la dualité se renforce et la plénitude s'éloigne.
Enfin, notons qu’une posture non-duelle n'empêche en rien de combattre férocement. Nous le disions déjà dans ces colonnes en juillet. Rappelons-le. Diaboliser ou haïr est acidifiant et souvent contre-productif. A contrario, la non-identification, prônée par exemple au guerrier Arjuna dans la Bhagavad Gîtâ, permet d'être plus lucide et plus efficace. Comme dans l’Aïkido de Morihei Ueshiba, qui n’est pas dans l’opposition frontale mais "englobe", "utilise les pleins et les creux" de l’adversaire, pour "le laisser tomber là où il voudra tomber". Le "satyagraha" de Gandhi, littéralement "s'accrocher à la vérité" et laisser celle-ci faire son œuvre, ainsi que l'inébranlable "résolution" de Lao Tseu, "résolu par nécessité", sont également des postures non-duelles, ancrées dans le pouvoir personnel.
Une épreuve initiatique structurante pour changer de modèle de société
La solution pour sortir de cette crise sanitaire peut-elle vraiment être une injection expérimentale, aux effets secondaires inédits, tous les quatre mois, comme tente de l’imposer l’oligarchie mondiale (à qui cela profite en milliards) ?
Dans cette vision, l’oligarchie et son bras armé la technique deviennent toutes-puissantes, et les individus de plus en plus affaiblis et asservis. – Il n'y a là aucun procès d’intention, c'est essentiel de le dire ; cette vision relève de l'observation factuelle.
Si je veux éviter cette option, la solution est une modification profonde du rapport au vivant, comprenant les changements de paradigmes et l’évolution de conscience précédemment évoqués.
Deux courants sociétaux se distinguent ainsi actuellement. L’un voit cette crise comme une occasion de revoir le modèle civilisationnel axé sur la technique et la matérialité à outrance. L’autre, le courant transhumaniste, porté par l’oligarchie mondiale, comme une opportunité pour accroître au contraire le tout-technologique et la toute-puissance des solutions extérieures.
Alors certes, en usant et abusant du recours à la peur, l'oligarchie est parvenue (après la première tentative ratée du H1N1 en 2009) à obtenir un effet radical et un triomphe complet. La peur est son arme ultime, une forme ultime de la logique de domination. Mais ce faisant, l'oligarchie a déclenché, malgré elle, une épreuve initiatique. Douloureuse, certes. Mais portant en elle un formidable éveil des consciences et un fort potentiel d’émancipation.
L'enjeu, toutefois, n'est pas seulement celui de la reprise de pouvoir personnel. Car le cas échéant, les luttes de pouvoir et de dominations se poursuivraient alors. L’enjeu est aussi celui de la reliance, à soi, à l’autre, et à la totalité. Et l'épreuve initiatique de la peur permet justement d’accoucher de nouveaux fondements civilisationnels, non plus axés sur l’avoir, l’extérieur et la dualité, mais sur l’être, l’intérieur, et la reliance. Manifeste de la non-dualité.
Telle est la perfection de ce qui est en train de se passer. C’est une initiation. Une grande initiation. Et c’est notre contre-proposition de Great Reset. Dans laquelle il y a de la place pour tout le monde et une valorisation des ressources naturelles immenses de l’être humain, dont on sait que l’on n’en utilise pas encore 90 ou 95% !