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Billet de blog 24 octobre 2012

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Projet 244 : Que restera-t-il du 244 rue Auguste Chevallier ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’âme des lieux est une tension impalpable qui plane sur un espace plus ou moins défini. Elle est le témoin d’une activité passée, d’un vécu spatial, d’une appropriation, d‘une relation entre un groupe de personnes et son lieu d’implantation.

  Créée en 1999, par la compagnie Ex-Nihilo, le projet 244 est un laboratoire des arts de la rue. C’est une friche artistique implantée sur 800m2 de hangar. Les créateurs ont voulu un « lieu spontané et imprégné des démarches artistiques et éthiques défendues par les artistes développant des actions fondées sur les principes de solidarité et de partage ».

  Aujourd’hui, douze années plus tard, le projet 244 a gardé sa vocation artistique et son aspect de friche. Cependant la ville mue et les places sont chères. L’espace va se transformer en lieu d’habitations. Les artistes doivent quitter leur espace de création. Relogés ou pas, réintégrés au projet de ville ou non, les « derniers squatteurs » sont obligés de partir. La pilule est dure à avaler. Cet espace, doté d’une forme industrielle, héritée de son passé fonctionnel, est un lieu habité, vécu et original. Il est le témoin d’une action artistique colorée et d’une implantation de la classe culturelle tourangelle.

Que pourrait-il bien rester de l’âme de ce lieu après un nouvel aménagement urbain ? Et bien tout ce qui le définit ! Une forme, une installation et des couleurs ! Le futur aménageur souhaitera-il conserver les traces de ce passé ? Ou le tabula rasa est-il religion ? L’autorité publique peut-elle travailler de concert pour que soit érigé un projet d’habitations original ? Un lieu qui ne ressemble pas à ses voisins, qui dénote des espaces d’habitations standardisés.

Ne nous faisons pas d’illusion, la logique financière exige la rentabilisation de l’investissement. L’originalité n’a pas sa place. Un morceau de mur tagué peut-il être conservé et implanté au sein des futures habitations ? En tout cas l’esprit des lieux réclame son fétiche !

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