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Billet de blog 25 avril 2012

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Tours, dessine nous un habitat coopératif ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Autopromotion, Habitat groupé, coopératives d’habitants sont autant de concepts anciens qui dans un contexte de crise financière, de crise du logement mais aussi d'une nécessaire refonte de la pensée urbaine, reviennent comme des solutions encourageantes.

L’intérêt pour ces formes d’habiter est cher aux écologistes. Malheureusement, l’avortement de la proposition de loi pour un « Tiers Secteur de l’Habitat participatif, diversifié et écologique » qui prévoyait un volet sur l’habitat coopératif, témoigne des réticences du gouvernement face à ce type d'habitat.

Historiquement le modèle a fait ses preuves. Les coopératives ouvrières qui naquirent au 19ème siècle pour faire face aux « marchands de sommeil » et plus largement à l’économie de marché, ont donné naissance aux premières lois sur « l’habitation bon marché ». La loi Strauss de 1906, visant à soutenir les coopératives par des prêts bonifiés ou encore par une politique foncière favorable, témoigne du rôle primordial de la collectivité dans la promotion de l'habitat coopératif.

Au-delà de la visée symbolique des luttes sociales antérieures, l’habitat coopératif en autopromotion dont il est question ici  est plus que d’actualité. Il répond aux enjeux économiques, urbains, écologique, démocratiques, sans oublier les vertus sociales et solidaires.

Economique car il permet, grâce à l’appui de la collectivité, d’inclure en amont du projet d’aménagement, un groupe de futurs acquéreurs souhaitant se passer d’intermédiaire.

Urbain car il offre la possibilité à ce groupe d’être maître d’ouvrage et donc de personnaliser son logement selon les besoins des coopérants. Ceci sans compter le choix et l’usage des parties communes. C’est également une réponse à la problématique de l’étalement urbain, du transport et à l’accessibilité à la ville.

Ecologique par l’approche architecturale, car le maîtrise d’ouvrage permet d’élaborer collectivement un cahier des charges incluant, selon les possibilités et les désirs, les aménagements écologiques souhaitées.

Démocratique car la coopérative implique un fonctionnement 1logement = 1voix, dans le respect de l’égalité des participants. Cela implique, bien sur, de partir sur de bonnes bases idéologiques afin que chacun s’y retrouve et ne se sente pas dépossédé du projet. La base démocratique et idéologique est le cœur du vivre ensemble.

Sociale car l’habitat coopératif est une réponse sociale à l’individualisme et à l’isolement. Au-delà du coût humain, c’est toute la société qui aujourd’hui supporte l’individualisation des modes de vie.

Et enfin solidaire car ce type de projet officialise le principe de solidarité au cœur de l’habitat dans dynamique de responsabilité collective et d’entre aide.

Innover, c'est prendre un risque. Tours se doit de franchir le pas, d'oser l'expérience. L'habitat coopératif est un formidable outil d'adptabilité aux changements familiaux, sociaux et écologique auquel doit faire face le vivre en ville de demain.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.