La Brigade Anti-Criminalité, aussi connue sous l'acronyme « BAC », telle que nous la connaissons aujourd'hui, est un service de la police nationale française, créé en 1994 au niveau national par Charles Pasqua, alors ministre de l'intérieur, appartenant à la Direction centrale de la sécurité publique ou à la DSPAP. La BAC dont nous parlerons est née en 2015.
Le 30 octobre 2015, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve annonce un plan « BAC-PSIG 2016 » destiné à renforcer la sélection et la formation des personnels affectés aux BAC de la Police nationale ainsi qu'aux Pelotons de surveillance et d'intervention de la Gendarmerie (PSIG) dès l'année 2016. Ce plan prévoit également le renforcement des moyens attribués à ces unités et notamment l'achat de véhicules (340 pour la Police) et d'équipements de protections ou d'armements4. Ces mesures incluent :
- un volet anti-criminalité plus poussé en formation initiale en école de police
- la création de stages de formation complémentaires - y compris un module intitulé « déontologie de l'interpellation ».
- la mise en place d'une « nouvelle doctrine d'action et d'intervention » pour gagner en efficacité face aux nouvelles formes de délinquance ou de criminalité les plus violentes (allant du droit commun au terrorisme).
Les mesures annoncées incluent des dotations supplémentaires à hauteur de 16 M€ (police et gendarmerie) dont environ 10 M€ pour l'acquisition ou le remplacement de véhicules.
La somme de 6,6 M€ a également servi à l'achat de moyens de transmission et de systèmes de géolocalisation, mais surtout à la modernisation d'équipements de protection individuelle.
Pour le maintien de l’ordre en quartier difficile, l’une des spécialités de ces Policiers, des protections pour les épaules et les tibias viennent s’ajouter au casque dit « léger».
D’autres équipements et armes intermédiaires sont à leur disposition, bâtons télescopiques, aérosols et grenades lacrymogènes à main, grenades de désencerclement, pistolets à impulsions électriques (Taser), armes longues type flash-ball de nouvelle génération, calibre 40mm, avec dispositif holographique d'aide à la visée (lanceur de balles de défense LBD40).
Wikipedia - Raid - Police nationale
Avant la BAC : L’affaire Malik Oussékine
1986
Malik Oussékine est un jeune homme de 22 ans, assassiné par une brigade de policiers à moto, "voltigeurs", alors qu'il sort d'un club de jazz. Ces policiers traquaient les supposés "casseurs" en marge des manifestations étudiantes contre la la Loi devaquet.
Les brigades à moto, responsables de la mort de Malik Oussékine avaient été mises en place par Charles Pasqua pour lutter précisément contre ce qu'il appelait les "casseurs".
En apprenant la nouvelle de la mort de Malik Oussékine, le ministre délégué chargé de la Recherche et de l'Enseignement supérieur, Alain Devaquet, politiquement déjà affaibli, démissionne. Cette mort et les importantes manifestations d'opposition au texte contraignent le Premier ministre, Jacques Chirac, à retirer le projet Devaquet, le 8 décembre 1986. La même année, le bataillon des voltigeurs est dissous.
8 ans après l’affaire Malik Oussékine, la BAC est créée par Charles Pasqua, ministre de l'intérieur.
Témoignages – Infos – Photos – vidéos
2010
A partir de 2010, la BAC commence à faire parler d'elle et de ses méthodes peu orthodoxes d'infiltration des cortèges syndicaux. Dans ces manifestations contre le projet de loi des retraites, deux faits ont défrayé la chronique.
9 octobre 2010 – Paris
Reportage LCI, "des flics déguisés en casseurs"
28 octobre 2010
Bastien Bonnefous — La polémique gonfle sur la présence dans les cortèges de policiers «provocateurs». Fantasme ou réalité?
2014 – Les débuts de la grande dérive
Au mois de novembre de cette années de nombreuses manifestations ont eu lieu après la mort de Rémi Fraisse (manifestant écologiste visé et tué par une grenade de désencerclement pendant les manifestations contre le barrage de Sivens )
3 faits impliquant les "baqueux" ont particulièrement défrayé la chronique dans cette période.
3 Novembre 2104
"Quand les flics se déguisent en casseurs" Publié par wikistrike.com le 3 Novembre 2014
4 Novembre 2014 – Article de France Info TV
Quatre questions sur les policiers "déguisés" en manifestants
5 novembre 2014
Policiers à tête de mort : un symbole dangereux par Cyril Cavalié (Reporterre)
« Des policiers arborant des foulards à tête de mort lors d’une manifestation : c’est tout sauf anecdotique. Un symbole dangereux dans un pays dont l’idéal reste républicain. Décryptage. »
2016
2016 est l'année des plus grosses manifestations de ce début du XXIème siècle. Cet important mouvement social et syndical s'oppose à la Loi Travail ou Loi El Kohmri, du nom de la ministre du travail du gouvernement Valls. C’est cette même année que la BAC est équipée des LBD40, "lanceurs de balles". C'est cette année également que l'on commence à parler de la nouvelle « doctrine policière » que dénonce depuis David DUFRESNE.
14-4-2016
Policiers infiltrés dans les manifs: stratégie ou "ficelle de l'extrême gauche"? Par Paul Conge de l'Express
Extrait : Nouvelle doctrine policière
« Tantôt membres d'une BAC, tantôt reliés à des "compagnies de sécurisation", ces agents sont chargés d'infiltrer les cortèges en loucedé, en quête de flagrant délit. Cette méthode remonte aux émeutes de 2005. A ce moment de mutation des doctrines policières, la police ne se contente plus d'encadrer: face à des dizaines de milliers de manifestants, à travers les débordements, elle interpelle. "La solution a été de mettre en place des dispositifs de policiers en civil, dont la culture est complètement différente de la culture des unités de maintien de l'ordre", reconstitue encore Philippe Lamy. "Ce sont des unités de BAC, des policiers judiciaires, dont l'objectif est de faire du chiffre: il faut qu'on arrête des délinquants." »
14-04-2016
Les violences en manifestation ? Cherchez les policiers en civil 14 avril 2016 / Vladimir Slonska-Malvaud (Reporterre)
Sur la photo ci-dessous, l’homme à la capuche est un policier, au milieu de ses collègues baqueux… Comment le distinguer d’un manifestant ou d’un « casseur » ?
2018 - Le début de toutes les dérives
L'année 2018 est marquée par un fait sans précédent dans l'histoire de la répression policière et dans la gestion des manifestations. Au moins 2 personnes non rattachées à des forces de police, interviennent pour arrêter, frapper, maîtriser des manifestants. C'est le début d'une affaire d'Etat qui continue aujourd'hui encore à secouer les sommets de l'Etat.
L’affaire Benalla.
1er mai 2018
L'affaire est largement détaillée dans les médias
"Alexis Kraland, journaliste indépendant, filmait la manifestation du 1er mai, lors de laquelle Alexandre Benalla avait frappé un jeune couple place de la Contrescarpe..."
Lire l'article complet et passionnant sur Arrêt sur images
"Le collaborateur du président Alexandre Benalla et l'employé du parti LaREM Vincent Crase, filmés en train de frapper des manifestants le 1er mai, ont été mis en examen dimanche, notamment pour «violences en réunion."
Lire l'article complet sur Le Figaro
"Les quatre questions que pose l'affaire Benalla"
Lire l'article complet sur 20 minutes
Remarque : Benalla et Crase interviennent en civil. Avec un brassard de police. Ils sont en tous points comparables aux policiers de la BAC.
L'affaire Benalla suscite de nombreuses réactions dans les rangs de l'opposition. Jean-Luc Mélenchon (FI) demande notamment s’il existe une milice politique, un cabinet de sécurité secret. LA question mérite d'être posée.
La dérive sécuritaire en marche...
Le gouvernement Macron a t’il mis en place une police politique visant à casser les futurs mouvements sociaux, en prévision de la réaction de la rue aux futures lois qu’il se prépare à faire voter ? Taxe sur les carburants, limitation à 80km/h etc.
Mouvement Gilets jaunes, la BAC en action
La répression du mouvement des Gilets Jaunes est inédite. Comme le mouvement de contestation en lui-même. A l'inédit du mouvement, le gouvernement répond par l'inédit de la répression. L’État veut casser à tous prix et par tous les moyens ce mouvement incontrôlable. Chaque Acte devient une démonstration de force répressive toujours plus effrayante. L’État cherche à sidérer les manifestants, souvent, dans les premiers Actes, essentiellement des primo-manifestants, par la violence. Gazages massifs, arrestations arbitraires, Gardes à vue, comparutions immédiates lourdes condamnations, traques, matraquages, utilisation industrielle de grenades assourdissantes et de désencerclement et, bien sûr, tirs tendus aux flasball… le fameux LBD 40. Toutes les unités de polices et gendarmeries sont déployées, partout en France. Plus de 80000 membres des « forces de l'ordre » sont envoyées sur le terrain à chaque Acte. Dans ce dispositif sans précédent dans l'histoire des mouvements sociaux, la BAC prend une place de choix et de plus en plus importante au fil des semaines. C'est elle qui est là pour la sidération. C'est elle qui use et abuse du LBD 40 provoquant des centaines de blessés graves, crevant des yeux, fracassant des crânes, perforant jambes, bras, abdomens… La BAC est devenue « le gang le plus dangereux » de certaines villes.
La BAC a la particularité d'agir dans le dos le plus souvent, à l'improviste, sans que l'on puisse la reconnaître, la distinguer des « casseurs », elle traque dans les rues, elle infiltre les manifestants à outrance. Ses actions deviennent vite « légendaires » dans le mouvement des Gilets Jaunes. C'est l'arme de poing de l’État.
Acte III – 1er décembre 2018 - Paris
Vidéo - Des Gilets Jaunes démasquent des flics déguisés en casseurs
Acte III - 1er décembre 2018 – Paris
Vidéo - Policiers déguisés en casseurs
Systématiquement, face aux témoignages, face à la réalité de terrain, les médias justifient les pratiques de la police en civil. La chaîne d'information en continu BFMTV se fait le porte voix, le porte parole du ministère de l'intérieur. Justifiant toujours les violences policières face à celle bien pire selon le gouvernement des Gilets Jaunes.
3 décembre 2108 BFMTV
Quel est le rôle des policiers en civil dans les manifestations?
3 décembre 2018
D'autres médias dénoncent des rumeurs...
Des policiers-casseurs dans la manifestation des Gilets jaunes ? Analyse d’une rumeur
Pourtant, les preuves sur le terrain s'accumulent, en même temps que le nombre des blessés, mutilés, agressés... atteignant des chiffres inédits sous la Vème République.
7 décembre 2018
Des policiers casseurs infiltrés parmi les Gilets jaunes ?
Les témoignages directs, via les réseaux sociaux sont innombrables. Pourtant les médias et le ministère de l'intérieur les réfutent quasiment tous. L'attitude des policiers en civil n'est jamais remise en cause.
ACTE VII – 29/12/2018 - Rouen
Acte de violence gratuite sur Rouen sur un GJ qui filmait l'Acte VII du 29/12
" Crédit video : Pascal Martin : Acte de violence gratuite sur Rouen sur un GJ qui filmait l'Acte VII du 29/12 https://twitter.com/davduf VIDEO. Rouen : La BAC cible à la tête son flashball sur un journaliste filmant la répression A Rouen, la mobilisation des gilets jaunes ne faiblit pas. Et la répression aussi. La Bac a avancé pour interpeller, un manifestant est mis au sol. Des Tirs de flashball. Un policier cible à la tête et à bout portant un journaliste de Actu76 avec son flashball. Une policière lui met un coup de matraque sur la main gauche pour qu’il ne puisse pas filmer...
Acte XI - Samedi 26 janvier 2019 - Nantes
Des actes de plus en plus violents, voire barbares se multiplient
"La vidéo, qui est devenue virale sur les réseaux sociaux, est glaçante. On y voit des agents de la BAC poursuivre puis immobiliser un manifestant. Une fois à terre, maintenu contre les pavés, un autre agent de la BAC arrive, genou en avant, et lui explose le visage contre le sol. Dès lors, le sang coule abondamment dans ce remake de la scène morbide du trottoir dans le film Américan History X. Conscient que cette scène est une nouvelle preuve éclatante de violences policières, les agents s’en prennent ensuite au cameraman, le sommant de dégager pour mettre un terme à l’enregistrement."
Les victimes de violences policières se voient elles mêmes condamnées à de la prison ferme !
Acte XI - 26 janvier 2019
Acte XI – 26 janvier 2019
Des policiers en civil de la BAC équipés de marteaux
Difficile de savoir si les marteaux en possession de ces policiers de la BAC sont des "trophées de guerre" récupérés sur d'éventuels "casseurs". Toujours est-il que l'on se demande pourquoi des policiers les garderaient sur eux...
Acte XII – 2 février 2019
Flics ? BAC, oui. LBD40 avec viseur etc. Plus de brassard. Pas de matricule. Leur mission n’est définitivement plus l’infiltration pour « faire remonter de l’information ».
Acte XII – 2 février 2019
Les policiers de la Bac de plus en plus difficiles à identifier mais qui se cachent de moins en moins.
Acte XII – 2 février 2019 à Lilles
Le geste de ce policier de la BAC est sans équivoque, il cherche à s'emparer de son arme de poing. En pleine manifestation… Pourquoi ? Qu'est-ce qui peut bien justifier un tel geste ? On remarquera la tenue de ce groupe de policiers, caractéristique de celle que porte la BAC.
Le retour des voltigeurs à moto ?
Après avoir été dissoutes en 1986, les brigades de voltigeurs à moto, de triste mémoire, reprennent du service (officiellement ? Officieusement?) pendant les manifestations des Gilets jaunes.
Huffingtonpost : Le retour des voltigeurs à moto
Msn les voltigeurs à moto sont-ils de retour dans les manifestations ?
7 février 2019
Des images sans appel
Des milliers d'images, de vidéos, d'articles, permettent de témoigner sur la dérive sécuritaire du gouvernement et notamment via la police et son bras armé le plus violent, la BAC.
Cet article n'est pas exhaustif, loin de là. Mais il cherche à mettre en perspective cette police qui aujourd'hui prend des allures de milice politique.
Désarmons-les ! le site
23-01-2019
De très nombreuses autres photos sur la page Facebook de désarmons-les !