Dès son arrivée sur le marché de Meaux, Marine Le Pen, a été accueillie par un petit groupe de partisans de Jean-Luc Melenchon, aux cris de « RESISTANCE ». Ils ne l’ont pas lâché d’une semelle pendant tout son parcours. Elle était venue pour faire campagne et surtout pour soutenir Marie-Christine Arnatu, vice-présidente du FN et future candidate aux législatives dans cette circonscription.
Pendant sa déambulation dans les allées du marché une femme a réussi à briser le carcan des médias pour approcher la candidate et lui dire un mot : « Madame, je suis mère d’un enfant handicapé…les histoires d’immigration et de racisme, ça nous intéresse pas, ce qu’on veut, c’est qu’on nous écoute…ils (les politiques) ne nous écoutent pas ! »
Rachid, veut se faire photographier avec Marine, avec sa gouaille des jeunes de banlieues il s’approche et pose à coté d’une candidate souriante. Après la photo, je lui demande s’il ne se fout pas d’elle, quand même, le Front National n’est pas très tendre avec les basanés comme toi, lui dis-je. « On s’en fout, on a tellement entendu des promesses des autres, de Sarkozy et la gauche, on veut que ça bouge quoi ! »
Zoubir, un commerçant arabe s’approche de la candidate, les photographes et les télés s’excitent : « Ah oui, d’accord, le barbu avec Marine Le Pen » dit-il en rigolant, il se rends compte de l’image et sa signification. «Mme. Le Pen, toutes les religions sont contre la haine et la violence, arrêtez de faire l’amalgame entre l’Islam et avec ce qui c’est passé là-bas à Toulouse. » Ce français, d’origine Marocaine, lui aurait servi du thé à la menthe s’il en avait j’en suis sûr.
La tournée finie, Mme Le Pen et sa bande partent, dos au marché. Ils s’arrêtent et se retournent vers la chorale du Front de Gauche qui vient d’entamer une Marseillaise bien nourrie. Face à face, les frontistes, de la droite comme de la gauche, se dévisagent et chantent La Marseillaise avec ferveur. Je pensais à cette scène extraordinaire dans Casablanca, quand Victor Laszlo fait chanter La Marseillaise pour noyer l’hymne patriotique allemand que les officiers nazis chantent chez Rick. Mme. Le Pen n’a pas souhaiter continuer ce moment de camaraderie chantante par une Internationale bien enthousiaste.