Des bonnes nouvelles comme celle-là, on ne se privera pas de les relayer ici. C'est toujours un moment émouvant quand des naturalistes arrivent à retrouver des animaux, rares ou menacés. C'est le cas de l'équipe de Ben Collen, de la Zoological Society of London (ZSL), qui vient de retrouver la trace, au Liberia, d'hippopotames pygmées.
Non seulement ils les ont vus, mais dans un clic, vous allez pouvoir le faire aussi car ils ont réussi le tour de force de les prendre en photos ( voir aussi ici), les bestiaux étant, semble-t-il connus pour leur goût du secret. On a le droit périodiquement à ce genre d'annonce spectaculaire, qui comportent, bien sûr, une part de communication. Ici, elles permettent par exemple de mettre en lumière la ZSL, et la fondation qui a financé le programme (mais que font les pouvoirs publics ?). Je ne mésestime pas ce type d'informations, pour plusieurs raisons.
Elles sont une manière simple et assez efficace de sensibiliser le public aux beautés et surprises du monde du vivant (et après tout, c'est aussi la raison pour laquelle les biologistes vont bosser tous les matins). Et puis elles fournissent l'occasion de saluer les naturalistes, zoologistes,botanistes, qui sont un peu les parents pauvres de la biologie, tellement fascinée par les échelons moléculaires, ADN, protéines etc. Une biologie moléculaire qui leur laisse peu de place et de crédits. Ils ont pourtant considérablement modernisé leur discipline, ils rendent la biologie populaire, et sont d'une utilité sans égale pour connaître et préserver la biodiversité !
Ne négligeons cependant pas la vedette du jour, l'hippopotame pygmée, Hexaprotodon liberiensis pour les pointilleux. Cette espèce en danger est estimée à 3000 individus, répartis entre le Liberia, la Côte-d'Ivoire et la Sierra Leone. On en sait à la vérité très peu sur cette espèce, nul doute que ce coup de projecteur y contribuera ! La surprise a été d'autant plus grande de les retouver par là que cette région est dévastée par des années de guerre... Impossible, en effet de terminer ce billet sans rappeler que les différentes phases de la guerre civile au Liberia auraient fait environ 200 000 morts depuis 1989.Tragédie que nulle bonne nouvelle, même pour des naturalistes, ne peut faire oublier.