Non, ce qui suit n'est pas un tour de chauffe pré-1er Avril, et pourtant tous les ingrédients sont réunis : des poissons et un projet a priori farfelu...
J'ai pêché (mouarf) cette information dans le Telegraph de Londres : des chercheurs essayent actuellement d'entrainer les poissons à s'attraper tous seuls. Simon Miner, du MBL (Laboratoire de Biologie Marine) dans le Massachusets, est actuellement en cours d'expérimentation. Ses poissons, des bars notamment, élevés dans des grands tanks d'eau, sont nourris dans une zone bien délimitée de ce tank. Le principe de son expérimentation est un grand classique : avant de déposer la nourriture, il fait émettre un son reconnu par les poissons, et répète cette opération à chaque repas. Au bout de quinze jours, Miner décrit ce banc de poisson comme "télécommandé". Il appuie sur le bouton et la joyeuse troupe va patiemment attendre dans la zone d'alimentation. Vous imaginez la suite : un pêcheur qui passerait par là avec son gourdin pourrait donc facilement passer les bars à tabac. Pour l'instant, ces recherches sont en cours, il n'y a pas de résultats publiés. S. Miner n'est notamment pas complètement satisfait de ses apprentis cobayes. Après la fin de l'entrainement, certains oublient le signal au bout de cinq jours, d'autres ont deux fois plus de mémoire... Pour l'instant, l'hypothèse de poissons maniables à la zappette est encore lointaine. Parmi les applications plus ou moins réalistes, l'idée de relâcher des poissons entrainés dans les zones dépeuplées par excès de pêche intensive. Peu doués pour la vie sauvage, ils pourraient néanmoins être sifflés régulièrement, faire la queue au restaurant d'entreprise, puis repartir en vadrouille. Tout ceci paraît bien spéculatif et fait fi des relations proie-prédateur, des problématiques de modification de la chaine alimentaire etc. Plus généralement, c'est évidemment l'aquaculture en pleine mer qui est concernée par cette potentielle trouvaille. En mai, les expériences de contrôle de poissons en pleine mer vont commencer ; ça les changera des tanks et permettra surtout de voir s'ils sont si dociles in situ. Le président de l'association d'aquaculture américaine, lui, attend de voir et pense plutôt, à ce stade qu'une fois relâchés, Nemo et ses congénères se feront vite la malle. Work in progress, donc, et on verra dans quelques mois si cette perspective relève du faisable ou de la... science-fishction (désolé).