Je l'attendais depuis longtemps ce discours, et cette remise de rapport.
En tant que passionné de télévision
En tant que téléspectateurs
En tan qu'ex-intermittent du spectacle dans la prod-TV
En tant que "mec qui a fait le site de la commission"
En tant que passionné de politique, ex-"Netscouade de Ségolène Royal"
Le 8 janvier, j'ai été paniqué de cette décision idiote et irréfléchie de supprimer la publicité sur les chaînes publiques. La Commission était censé é-copé (jeu de mot idiot) les lubies du Président et finalement, après ce discours, on a plus envie de dire "Et Copé ?"
Politiquement, ce discours était humiliant. Si je suis très rarement d'accord avec ce qu'il dit, je concède que Jean-François Copé est brillant, et l'avoir vu animer une réunion m'a conforter dans cette opinion. Après quatre mois de réflexion intense sur le sujet avec les membres de la Commission, ils n'ont eu droit qu'à des contradictions. Chaque "excuse-moi cher Jean-François mais..." sonnait comme un désaveu de ce travail que le Président avait lui-même missionné.
Sur la forme, ce discours était humiliant mais sur le fond, il était scandaleux. J'ai lu le rapport Copé dès la sortie de la version provisoire sur lemonde.fr et l'avait trouvé modéré, intelligent, frisant parfois le consensus mou mais sans brusquer inutilement sur un sujet finalement secondaire (tout cela ne reste que de la télévision...).
Ce qui en est sorti dans le discours et les conclusions du Président n'a rien d'un consensus et brusque, sur un sujet secondaire. Qui a pu lui souffler une taxe de 0.9 % sur les opérateurs télécoms. Une taxe sur ces opérateurs est logique, puisque ce sont les nouveaux vecteurs de télévision (mon téléphone fait TV, je reçois la télé par l'ADSL...). Mais les taxer autant, ce qui amènera forcément une hausse des tarifs des abonnements. Quelle hypocrisie pour ce président du pouvoir d'achat qui s'est engagé contre la hausse de la redevance pour "ne pas peser sur les ménages". Augmenter la redevance pourquoi pas, mais défendre cette non hausse de la redevance en faisant augmenter autre chose, quelle hypocrisie. Cette décision n'a que pour conséquence d'affaiblir un secteur qui mise et se développe autour de l'innovation. A coté de ces 0,9 %, les 3% taxés sur les recettes publicitaires des chaînes privés ne représentent rien à coté de ce que le retrait de celle ci sur les chaînes publiques va leur apporter.
Sur les missions et les programmes, Président n'a rien annoncé. Il n'a pas abordé le sujet qui pourtant sera LE sujet des mois à venir : comment juger un programme s'il n'y a plus d'objectif d'audience, pour avoir une télévision publique populaire, regardée et de qualité. Pour que les programmes ne soient pas confié à untel "parce que c'est un ami" ou au cousin de l'ami de la femme du dirigeant de telle antenne. Je n'ai personnellement rien contre les chaînes comme Arté, qui ont le mérite d'exister, mais aujourd'hui le système de production sur cette chaine fonctionne ainsi, par copinage et affinité. Les chaînes publics, que les citoyens financent ne doivent pas devenir ces guettos culturels sous financés que personne ne regardent. Ce sera cela le vrai enjeu de France Télévisions les prochains mois, et pas un mot sur le sujet !
Thomas (www.twistorama.fr)