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Billet de blog 28 avril 2010

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Citoyens d’Europe sauvons nos frères Grecs !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il est écœurant de voir en ce moment des rapaces spéculer sur un pays c'est-à-dire sur la vie de plus de11 millions d’hommes et de femmes.

Ce qui est tout aussi écœurant, c’est de voir nos élus tergiverser sur un soutien inconditionnel à la Grèce pour des raisons aussi futiles que la fourmi qui laisse périr la cigale alors qu’elle a profité de ses chants tout l’été.

Devant tant d’agressivité et de manque de soutien de ses partenaires, comment la Grèce ne pourrait-elle pas s’enfoncer ? Elle a été aidée dans ses cachotteries sur ses comptes pendant des années par les mêmes spéculateurs et élus « partenaires ». Il faut dire que la croissance de la dette grecque alimentait déjà ces spéculateurs et voisins. Mais tout à coup, tout se retourne et la faute incomberait non seulement à la Grèce, mais pire : à ses habitants !

Au nom de quelle morale peut-on laisser ainsi une population qui a été trompée se trouver dans une situation de risque de faillite totale ?

Pour toutes ces raisons et bien d’autres, il m’est venu à l’idée que l’on devait prendre les choses en main pour stopper la spéculation et soutenir la Grèce : il faut redonner confiance dans cet état et avec lui dans la coopération européenne.

Pour cela, vu que les États ne peuvent emprunter directement à la BCE, ma première idée aurait été qu’ils créent chacun une banque commerciale nationale ayant pour fonds propres les immobilisations de l’État et pour statut de prêter à des institutions pour un bénéfice nul (intérêt de remboursement à la banque centrale plus coût de fonctionnement).

Mais vu la mauvaise volonté de nos gouvernements à aider la Grèce, il faut passer à une deuxième étape : la création d’une banque citoyenne européenne !

Celle-ci aurait pour objectif de prêter avec des échéances très étendues. La Grèce ne rembourserait ainsi que des intérêts très faibles de l’ordre de 2 à 3% (toujours sur la base du remboursement à la banque centrale, d’une faible rémunération des obligations, disons 1%, et des coûts de fonctionnement). De plus, l’échéancier serait étendu avec notamment un premier remboursement du capital prêté qu’après 5 ans par exemple. Entre temps, seuls les intérêts seraient remboursés, laissant le temps à la Grèce de se retourner.

Les fonds propres de cette banque seraient alimentés par 3 voies.

La première serait une contribution citoyenne volontaire. Il s’agirait de vendre à un maximum de citoyens des obligations rémunérées à 1% remboursables dans les termes de l’échéancier grec. Il est évident que ce placement serait un placement de coopération européenne avec un aspect quasi-caritatif, incitant l’aide plutôt que la rapacité.

La seconde serait une contribution d’institutions (états, associations caritatives, …) sur les mêmes bases que pour les citoyens (rémunération à 1% et échéancier étendu). Le gain indirect serait la diminution du risque pour ces associations et états de devoir intervenir plus tard pour la Grèce…

La troisième serait des emprunts auprès de la banque centrale voire du FMI. Il faudrait négocier un échéancier particulier correspondant aux conditions du prêt à la Grèce.

Il s’agit d’une logique d’investissement proche de ce que l’actionnariat devrait apporter aux entreprises.

Il s’agit de soutenir avec un risque réel et connu de faillite mais aussi avec la volonté de coopération et de soutien pour rétablir la confiance.

Ces prêts auraient le double-impact de réduire le coût du refinancement de la dette grecque pouvant permettre un rétablissement financier de ce pays.

De plus, en offrant un prêt sans couverture CDS avec des taux ne tenant pas compte des risques et du marché, ce même marché serait incité à baisser ses prix pour s’aligner sur ceux pratiqués par cette banque solidaire.

Le but atteint, cette banque serait amenée à disparaître dès lors que tous les prêts auraient été remboursés.

La difficulté tient dans la création du dispositif et dans sa gestion.

Pour sa création, il fut que ce soit effectif très rapidement (1 ou 2 mois) vu l’urgence de la situation. Si une base existante avec des réseaux et des personnels formés pouvait être utilisée, ce serait l’idéal. D’ailleurs, il faudra prévoir les questions juridiques du statut permettant la création de cette banque. Dans tous les cas, il faudra s’appuyer sur l’aide de spécialistes de la finance et de l’économie solidaire pour monter le dispositif.

Pour la gestion, il y aura forcément des personnels à rémunérer, même si le bénévolat pourra être largement utilisé notamment pour la collecte et/ou la diffusion de l’information, comme le font les restau du cœur. Il y aura aussi nécessairement du matériel pour garantir la collecte et le transport des fonds même si les fonds virtuels (paiements par carte = livres de comptes et donc pas de transport de fonds…) devront être privilégiés. Une puissante logistique informatique et comptable devront être mis en place.

Toujours pour la gestion, la banque devant disparaître, le sort des personnels devra être particulièrement bien étudié.

Voilà comment je propose d’aider la Grèce. Nous nous trouvons désespérément incapables d’intervenir en regardant les infos. Cette banque proposera une solution pratique et concrète pour y remédier.

Merci de transmettre autour de vous l’idée et demandez à tous les experts, présidents d’associations, etc… qui pourraient être intéressés de me contacter afin que l’on puisse passer de l’idée à sa réalisation !

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