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Billet de blog 3 juin 2025

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Le PSG champion d’Europe : un chef d'œuvre signé Luis Enrique

2025, l’année du triplé.

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© Omar Ramadan
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Facile vainqueur de l’Inter Milan samedi 31 mai sur la pelouse de l’Allianz Arena de Munich (5-0), enregistrant au passage la plus large victoire en finale d’un club dans l’histoire de la C1, le Paris Saint-Germain a enfin décroché son étoile et réalisé le rêve des Qataris, qu’ils convoitaient depuis leur arrivée dans la capitale en 2011. Avec une équipe transfigurée après la trêve hivernale, le club francilien permet à la Ligue 1 d'accrocher sa deuxième Coupe aux grandes oreilles, trente-deux ans après celle de l’OM, glanée à l'époque au stade Olympique. Tout un symbole.

Au soir du premier mercredi d’octobre, où les coéquipiers de Marquinhos avaient sombré à l’Emirates sur deux boulettes de Donnarumma et autant de maigres tirs cadrés, subissant ainsi la loi des Gunners, il était bien difficile aux supporters parisiens d'imaginer leur équipe de coeur soulever le graal huit mois plus tard en infligeant une correction historique à l’Inter, pourtant pas un débutant à ce niveau et qui restait sur une défaite face à City en 2023 (0-1).

Cette fois, Simone Inzaghi a eu beau vociférer contre ses joueurs à s’en défriser le brushing et froisser le costard, le frère de Pippo a vu son équipe se liquéfier au fil des minutes, devant un adversaire maître du milieu et du jeu, menant 2-0 au bout de vingt, grâce à Achraf Hakimi et Désiré Doué. Déjà hors-sujet à ce moment, le club nerazzurro, même si le score ne paraissait pas encore totalement insurmontable, il fallait regarder les mines prématurément désabusées des Dumfries, Acerbi, Lautaro et Marcus Thuram pour comprendre que leur soirée était déjà terminée. Fidèle à ses principes, ou plutôt à ceux inculqués par Luis Enrique, ce PSG-là ne doutait plus depuis longtemps et sûr de ses forces, ne tombait pas dans le sempiternel piège de reculer pour mieux subir. Chacun adepte des efforts, avec un bloc équipe compact, une possession cassant les lignes et un contre-pressing aussi redoutable que d’habitude, l’Inter se retrouvait confronté à une équation insoluble. Peu d'intensité, placement statique et relances hasardeuses ont fait amplifier le score et les hourras des Ultras.

La manita après les remontadas

L’histoire de ce PSG version QSI aura donc montré quatorze années de tractations, politique sportive douteuse, générations placées sous le signe du bling-bling avec des pré-retraités en guest stars (Beckham 2012-2013, Messi 2021-2023) et des paillettes à gogo. Une fois l'étape Mbappé passée, les salaires mirobolants économisés et égos démesurés vendus à une concurrence vacillante (Real Madrid), l'Émir a choisi de repartir sur un nouveau cycle, jeune, passionné, talentueux et ambitieux. Cinquante millions sur Désiré Doué puis soixante-dix de plus sur Khvicha Kvaratskhelia ? Facile. Surtout quand on a le chéquier pour effectuer un mercato enfin en adéquation avec ce qui se fait depuis des années chez les rivaux. Paris avait un certain retard, il a tout récupéré en six mois. Ousmane Dembélé n'avait jamais planté plus d’une dizaine de buts en une saison ? Il en a mis vingt-deux en trois mois. Challenge Patek Rolex ou pas, encore décisif ce samedi, il se place désormais en candidat sérieux pour l'obtention du Ballon d’Or. Qui dit mieux ?

Lucho, ce héros

Mais rien n’aurait été possible sans cet homme, asturien de naissance, catalan de formation. Son triplé de 2015 avec le FC Barcelone et la fameuse MSN fait de lui une légende du club, même parti non sans essuyer quelques critiques, laissant une équipe rassasiée. Les supporters blaugranas, pourtant pour la plupart pro rivalité Barça-PSG, ont troqué l’espace de quatre vingt dix minutes leur idéologie pour soutenir leur ancien coach, le dernier à leur avoir fait gagner le tant désiré trophée. La dernière fois qu’il eut vu Munich fut pour planter l’étendard local en compagnie de sa fille Xana, décédée en 2019 d'un cancer des os. Lui, le passionné, s’est transformé en guide, imitant un certain Pep, ré-axant Dembélé en faux-neuf comme jadis il le fut avec Messi. En touchant plus de ballons dans les zones décisives, s’appuyant sur sa qualité d’élimination, multipliant les appels dans le dos des défenses et surtout en travaillant la finition, l’ancien ailier virevoltant du Stade Rennais est passé de dribbleur maladroit à tueur de sang froid. Suffisant pour soulever l’Or ?

Gigio, le vrai MVP ?


Alors que le tout Paris rêve de voir “Dembouz” couronné dans trois mois au Châtelet, il serait souhaitable de ne pas oublier le dernier rempart, certes moins dans la lumière - comme tout gardien - mais sauveur d’une équipe parfois en difficulté comme à Villa Park face à Marco Asensio à dix minutes du terme alors que la France retenait sa respiration sur ce qui aurait pu être une nouvelle grande désillusion. L'imposant portier avait déjà au tour précédent été brillant dans le fief des Reds, arrêtant deux tirs au but après sa bévue de l'aller qui avait entraîné la défaite des siens. Les Gunners peuvent en témoigner, Gabriel Martinelli, Leandro Trossard et Martin Odegaard ayant également échoué. 20minutes titrait au lendemain de la qualification héroïque à Anfield que le football lui devait des excuses. Aujourd’hui Gigio est devenu grand, résilient, rutilant. Paris lui doit beaucoup. Sans lui, la Ligue des Champions ne serait pas dans les mains de Marquinhos à l’heure actuelle. La hype n’aime certes pas les joueurs de l’ombre et préférera toujours les artistes, mais il faudra y penser au moment de voter.

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