Ce matin sur CNews, le ton est monté entre Sonia Mabrouk et Manuel Bompard. La journaliste interrogeait le député insoumis sur la polémique entourant Thomas Portes, qui s’est rendu au cimetière des “Martyrs de la Palestine” au Liban, où reposent plusieurs responsables d’attentats anti-israéliens, dont Mohammed Youssef al-Najjar, organisateur du massacre de Munich en 1972.
Pour appuyer ses propos, Sonia Mabrouk montre une photo de Thomas Portes posant devant la tombe d’al-Najjar. Et c’est là que Bompard lâche sa fameuse réponse lunaire :
« Cette photo ne signifie pas qu’il se soit recueilli sur cette tombe. »
La journaliste, visiblement consternée, réplique :
« Vous insultez l’intelligence de nos auditeurs ! »
Le moment, surréaliste, résume à lui seul le décalage entre le geste politique et la communication médiatique. Pour Bompard, poser devant la tombe ne vaut pas reconnaissance du passé criminel du défunt. Pour le public et les journalistes, le geste est évidemment chargé de symbolique.
Le Point avait révélé que Thomas Portes s’était rendu au cimetière avec Salah Hamouri et la députée LFI Andrée Taurinya, ce qui a renforcé l’interprétation d’un acte militant, sinon provocateur.
Cette séquence met en lumière un problème de perception : dans un contexte déjà explosif, nier l’évidence d’un symbole fort est une posture politique risquée, qui confine presque à la caricature. Bompard, par son argumentation lunaire, a transformé un simple accrochage médiatique en moment viral, révélateur des limites de la communication insoumise face aux symboles sensibles.