Et si la pensée politique s’écoutait autrement ? Cette version musicale de « Note sur la suppression générale des partis politiques » cherche à faire vibrer la parole de Simone Weil, écrite en 1940, au moment où la démocratie européenne s’effondrait.
Un texte d’une lucidité radicale, transposé ici dans un langage sonore pour retrouver, peut-être, la vérité nue des mots quand la politique se tait.
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Simone Weil écrit ce texte en 1940, à Marseille, dans une France défaite.
Elle ne plaide pas pour une réforme, mais pour une suppression pure et simple des partis politiques.
Car pour elle, ces machines à pouvoir ne servent plus la vérité, mais la passion, la manipulation et la servitude collective.
« Le but d’un parti politique est de croître sans limite ; et cette croissance n’a pas d’autre fin qu’elle-même. »
Elle voyait venir ce que nous vivons : le langage vidé de sens, les mots remplacés par les slogans, la pensée confisquée par les appareils
Mettre en musique la lucidité
Cette version musicale n’illustre pas Simone Weil.
Elle la fait résonner.
Les phrases deviennent des souffles, les silences des appels.
La voix cherche, trébuche, reprend, comme si penser encore était un acte de résistance.
Entre nappes électroniques et fragments vocaux, le texte retrouve une intensité physique : celle de la conscience quand elle s’arrache à la foule.
« Le bien public n’appartient à personne en particulier. Il ne se défend pas par la passion, mais par la lucidité. »
Ni parti, ni dogme : une expérience d’écoute
Ce projet n’a rien d’un manifeste.
Il est plutôt une traduction sensible d’une idée simple :
et si la vérité politique ne pouvait renaître que dans un espace sans parti, sans camp, sans cri de victoire ?
La musique devient alors une zone neutre, un terrain de silence et de résonance.
Un endroit où l’on écoute, avant de répondre.
Les cris de Thomas Brant
Ce projet s’inscrit dans une série de créations où je cherche à faire dialoguer les textes oubliés et les voix contemporaines.
Ce n’est ni philosophie, ni chanson, ni manifeste, juste une tentative : faire entendre autrement ce que les mots ont cessé de dire.
Simone Weil écrivait seule, dans une chambre glaciale, en 1940.
Aujourd’hui, c’est peut-être dans le son que sa voix trouve une nouvelle chaleur, une manière de continuer le combat sans appartenir à aucun camp.
Télécharger le texte original ici :
Agrandissement : Illustration 3