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J’ai choisi de vous raconter ici l’histoire d’une famille d’amis. Famille recomposée, Madame V a un enfant d’une 1ére union et quatre enfants de son mariage avec « J »
Un jour d’avril 2009, « J » est convoqué à la police et l’enfer commence sans qu’il puisse savoir les faits qui lui sont reprochés.
« Je suis resté dans une cellule où il faisait froid et où cela puait la merde. J’avais faim, les interrogatoires m’avaient épuisé, je me sentais humilié, une vraie bête »
« Les interrogatoires étaient d’une violence inouï. Je me suis effondré. Je pleurai. Je ne comprenais pas un traitre mot de ce qui se passait mais ma vie privée passait dans un espèce de tamis; est-ce que j’étais un bon père, comment je me conduisais avec ma femme, mes enfants, ma belle fille… »
« La petite était arrivée sous mon toit à l’âge de 4 ans, c’était si anormal que çà que je lui fasse prendre un bain comme à mes autres enfants lorsque ma femme était occupée à autre chose. »
« C’est vrai qu’en grandissant, elle n’avait pas de pudeur mais c’est ma petite, c’est pas une femme, c’est ma petite… »
« J’étais devenu en quelques heures une espèce de pervers répugnant
« Lorsqu’ils m’ont lu mes droits, j’ai demandé à rencontrer Maître S, qui m’avait défendu dans le cadre de mon accident de travail. Et bien, il paraît qu’il n’ont pas pu la joindre…
Mon amie V était pendant ce temps convoquée au commissariat avec ses 4 enfants.
« L’attente fut incroyablement longue et pénible, ma petite de 3 ans ne tenait plus en place. On m’a même refusé un verre d’eau pour les enfants. Nous avons tous été entendus les uns après les autres. »
« Lorsque ce fut mon tour, j’ai cru que le ciel me tombait sur la tête. Mon mari, des attouchements avec ma fille ainée, mais c’est impossible! Alors un gros inspecteur bedonnant s’est chargé de me faire parler. Sa vulgarité lorsqu’il abordait ma vie intime avec mon mari était répugnante. J’étais tétanisée, je ne parvenais même plus à pleurer… »
Nous sommes sortis de l’Hôtel de Police, il était plus de 13h30. Mes enfants apeurés se collait à moi et nous avons marché comme des somnambules pour rejoindre la maison à pied.
Durant les jours, puis les semaines, puis les mois qui suivirent. Mon amie passa par toutes les phases qu’une telle situation peut engendrer. Les doutes à propos de son mari bien sûr, puis l’incompréhension, puis l’écœurement…la peur de ne plus être capable de subvenir aux besoins des enfants
Mais elle n’avait pas le temps de s’apitoyer sur son sort: ses enfants allaient mal, très mal. Et l’image de leur père menotté était indélébile dans leurs petits esprits. Que répondre à leurs « pourquoi »? Que répondre à leur colère? Comment faire cesser les cauchemars qui hantaient leurs nuits? Elle s’organisa alors pour les faire suivre psychologiquement. Rapidement ils furent pris en charge et mon amie put mesurer ainsi l’importance du traumatisme qu’ils avaient tous subi.
Quant à elle, elle ne mangeait plus, elle ne dormait plus: ce temps de repos que devrait être la nuit était devenu le temps où son esprit ressassait inlassablement les accusations portées à l’encontre de son mari. Et plus le temps passait et moins elle ne parvenait à les croire. Toutes les incohérences lui faisait paraître l’innocence de son mari comme évidente.
Puis l’attitude son ainée, son insouciance, sa futilité digne de l’adolescente de 15 ans qu’elle est, ses « inquiétudes » pour « babou »qu’elle considère toujours comme son papa, sa hâte de revenir vivre sous le toit familial avec ses frères et sœurs, et non sous le toit paternel qui l’accueillait depuis la révélation. Alors mon amie a décidé de croire en celui qui clamait haut et fort son innocence….
Cette affaire, qualifiée de délit, sera jugé en octobre 2009. La procureure, intimement convaincue de la culpabilité du prévenu s’acharnera en audience sur lui et sur son épouse.
« Comment puis-je vous faire comprendre que je suis innocent s’exclamera « J » alors que vous ne voulez même pas m’écouter ». Le verdict sera de 18 mois avec sursis, sa relaxe devrait intervenir prochainement. Dans cette affaire, il appartiendra à chacun de se faire sa propre opinion sur la culpabilité ou non de « J ». Pour ma part, je n’ai aucun doute sur son innocence.