timounenuomit

Abonné·e de Mediapart

5 Billets

0 Édition

Billet de blog 19 juin 2024

timounenuomit

Abonné·e de Mediapart

J'avais oublié

De l'engagement qu'il faut et des possibilités de le tenir

timounenuomit

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

[TW : dépression, guerre, morts, transphobie]
J’avais oublié.
J’avais oublié comment la société était violente. Pas que j’aie oublié de l’observer autour de moi, mais avec moi. J’avais oublié pourquoi je n’osais pas m’investir dans des luttes mal vues de la société. J’avais oublié que j’étais encore et toujours en train de subir des violence, que l’autre utilisait notre enfant comme moyen de pression, qu’il utiliserait n’importe laquelle de mes différence pour m’en éloigner. J’avais oublié. J’avais oublié aussi comment c’est violent, la transphobie de la famille, la mauvaise foi. J’avais oublié que je cultivais mon humanité et qu’elle pouvait être blessée par les manipulations violente des personnes qui ne cherchaient pas la bienveillance. Je me croyais fort. Je savais, au fond, mais j’avais oublié. J’avais oublié, je continue à oublier, ce que c’est d’être en dépression, d’avoir une santé mentale comme une girouette, d’être isolé, de ne pas réussir à comprendre les groupes, d’être différent, bizarre, trop. J’avais oublié comme je suis touché par les injustices. J’avais oublié comme le monde est dur, physiquement, alors que je luttais justement contre. Je croyais que je pouvais faire ce que je voulais, non, au moins ce que je pouvais. Mais en fait, même ce que je suis sensé pouvoir, je ne le peux pas. Je n’ai pas le droit. Si ça ne change pas, ou au contraire, si ça change encore dans le sens du vent qui souffle depuis longtemps sur les voiles de l’extrême-droite, j’aurai encore moins le droit. De défendre les autres, de défendre la paix, la liberté, nos droits, les miens et ceux qui ont encore moins de privilège que moi. C’est violent, c’est désespoir, c’est désolé. Je sais que je vais encore oublier et me relever et me reprendre des coups. J’avais oublié la machine à broyer de la société tout ce qui sort du moule. Et pour autant, jamais je n’y retournerai si un jour je n’en débordais pas déjà. Peut-être que je crierai moins fort, que je serai moins visiblement fabuleux, que je serai un moins bon allié puisque tu. Mais dans mon coeur, dans mes actes, dans ma vie je veux rester intègre et authentique. De tout moi je veux la liberté de toustes et que cessent les semelles qui écrasent les autres pour prendre leurs aises, que ce soient humain.e.s d’où qu’iels viennent et comment qu’iels soient, animaux, végétaux, territoire. J’avais oublié et j’oublierai à nouveau quand j’irai mieux. Et quand j’irai mieux à nouveau et que je serai moins coincé, je me relèverai pour les autres, parce que je les aime. Et à l’intérieur, en attendant, toujours, je suis vent debout avec vous.
Liberté en Palestine, au Congo, au Soudan, en Kanaky, pour le peuple Ouïghour et à tous les autres peuples subissant les ravages du néo-colonialisme, parmi eux les peuples indigènes. Qu’il finisse, les temps des intolérant.e.s, des racismes, des antisémitismes, du patriarcat, du capitalisme, de l’homophobie, du validisme, de l’âgisme, de la transphobie, de l’intersexophobie et toutes les violences systémiques. En attendant un monde plus doux, moins violent, dans lequel notre premier réflexe sera de tendre la main à l’autre plutôt que de s’enfermer dans l’entre-soi, n’oubliez pas d’aller voter NFP les 30 juin et 7 juillet et de faire voter celles et ceux qui le peuvent. Ça ne suffira pas, mais sans ce minimum, la lutte sera plus dure encore et je ne sais pas combien de mort.e.s encore il faudra compter en plus.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.