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Billet de blog 4 février 2012

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Haïku et photographie

"Yuko Akita avait deux passions. Le haïku. Et la neige. Le haïku est un genre littéraire japonais …"

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Yuko Akita avait deux passions.
Le haïku.
Et la neige.
Le haïku est un genre littéraire japonais. Il s’agit d’un court poème composé de trois vers et de dix-sept syllabes. Pas une de plus.
La neige est un poème. Un poème qui tombe des nuages en flocons blancs et légers.
Ce poème vient de la bouche du ciel, de la main de Dieu.
 Il porte un nom. Un nom d’une blancheur éclatante.
Neige.

Extrait de Neige
Maxence Fermine
éd. Arléa, 1999

7 août 2004 - Certaines photographies m'apparaissent comme des haïkus. Parmi lesquelles, en premier, celles que faisait Henri Cartier-Bresson. J’écris faisait parce qu’il est mort lundi, pendant que je lisais Neige.

Le haïku naît d’une observation familière. Il est fait de belles sonorités et de mots simples, il est spontané. Mais comme pour beaucoup de choses simples en apparence, il demande à celui qui le compose une maîtrise extrême. C’est un art de la concentration et du dépouillement.
Ainsi en va-t-il de la calligraphie japonaise : Quand, au terme d’une longue méditation, le geste devient évident, la main peut exécuter le tracé d’un coup.

Ainsi en va-t-il d’une certaine façon de photographier la vie. Une scène se présente au photographe. Il capte un reflet de ce qu’il voit et de ce qu’il pense. Son geste est à la fois intuitif et sûr. Au fond de l’appareil l’espace et le temps se déposent, se confondent, ils ne forment plus qu’une seule couche. Par cette alchimie la photographie peut alors révéler, à qui sait la regarder, quelque chose de l’ineffable. Cela même que le photographe pressentait dans la scène, mais que la réalité masque toujours dans son mouvement perpétuel.

Cette photographie est de même nature que le haïku.
Elle en a la tournure, mais aussi la substance.
Elle est écriture.
Le livre l’aime.

Dans l’herbe grise une fille s’étend.
Pas de son.
Du noir sur du papier.

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