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Billet de blog 19 février 2024

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« Aux grands hommes, la Patrie reconnaissante » : la nouvelle panthéonnade de Macron

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Ainsi donc, deux nouveaux métèques vont faire leur entrée au Panthéon ce 21 février : Missak et Mélinée Manouchian, Arméniens, apatrides, communistes, résistants, vont rejoindre Joséphine Baker, Simone Veil et 80 autres « grands hommes » (dont 8 femmes) dans ce « temple républicain » dont la coupole est surmontée par une croix chrétienne, dans le plus pur esprit de la laïcité à la française.

Illustration 1

Une croix dont les apparitions et les disparitions ont suivi les changements de régime depuis 244 ans. La Convention de 1791 avait fait de l’Église Sainte-Geneviève construite avant la Révolution ce « Panthéon » inspiré du Panthéon de Rome pour y enterrer Mirabeau, puis Voltaire, Rousseau, Descartes et autres, Napoléon Ier en avait refait une église, puis Louis Philippe l’avait de nouveau laïcisé en 1830, avant que Napoléon III en refasse un lieu de culte chrétien, puis la Commune de Paris avait scié les branches latérales de la croix, y accrochant un drapeau rouge. L’Ordre moral instauré par Les Versaillais massacreurs des Communards -l’un d’eux, le journaliste Jean-Baptiste Millière, fut fusillé à genoux sur les marches du Panthéon - avait restauré la croix et la République y enterra en grands pompes Victor Hugo en 1885, lui qui avait écrit en 1852 dans son pamphlet Napoléon le petit : « Il [Napoléon III] a enfoncé un clou sacré dans le mur du Panthéon et il a accroché à ce clou son coup d'État. »

Et aucune des républiques qui se sont succédé depuis lors ne s’est souciée de la présence de cette croix au sommet du « Temple ». Laquelle croix ne gêne pas non plus les francs-maçons qui ont convaincu Macron d’honorer ces deux terroristes apatrides que furent Missak et Mélinée.

Nos deux Arméniens seront donc honorés mercredi en présence de Madame Le Pen, qui vient d’accueillir dans les rangs de son parti Fabrice Leggeri, qui démissionna de son poste de directeur de l’agence Frontex en 2022, pour éviter les désagréments d’une enquête sur ses pratiques illégales de renvois de demandeur d’asile vers leurs pays et se prépare à une confortable fin de carrière comme député européen.

Si les Manouchian et leurs camarades polonais, italiens, espagnols, hongrois et roumains avaient vécu dans l’Europe du XXIème siècle, ils n’auraient sans doute pas été fusillés, mais seulement mis dans des centres de rétention et réexpédiés en charters vers les enfers qu’ils avaient fui. Si Macron avait vraiment voulu honorer les métèques FTP-MOI morts pour la France, ce sont tous les 23 martyrs du 21 février 1944 qu’il aurait du faire entrer au Panthéon, comme le lui demandaient les signataires de l’appel ci-dessous. Mais c’était quand même trop lui demander-FG

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