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Billet de blog 25 mai 2023

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Inondations en Italie : à qui la faute ?

Ce n’est pas du “mauvais temps”, c’est une malgouvernance de territoire. Qui est responsable de la catastrophe en Émilie-Romagne ? Les porcs-épics ou les bétonneurs fous ?

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Wu Ming, Giap, 17/5/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Español : No es mal tiempo, sino «mal territorio». Las culpas del desastre en Emilia-Romaña

Le récit des inondations en Émilie-Romagne est toxique et cache les vraies responsabilités. Des responsabilités qui ne relèvent pas de la “météo”. Ni, d’une manière générale, du “climat”, un terme utilisé par les administrateurs et les journalistes plus ou moins comme synonyme de “poisse”.

Illustration 1

Les pluies de ces derniers jours surprennent, elles semblent plus exceptionnelles qu’elles ne le sont en réalité, parce qu’elles surviennent après un hiver et un début de printemps marqués par une sécheresse prolongée et inquiétante. Et en soi, ce ne serait pas du tout du “mauvais temps”, un concept trompeur, dérisoire et dommageable. Comme l’a dit John Ruskin, « le mauvais temps ça n’existe pas, il n’y a que différentes sortes de beau temps ». Ce qui est mauvais, c’est la situation que le temps trouve.

Nous sortons de longs mois de sécheresse : montagnes sans neige, torrents et rivières tragiquement à sec, végétation et faune en grande difficulté, agriculteurs désespérés, perspectives sombres pour l’été à venir (l’été dernier a déjà été très dur)... En théorie, nous devrions accueillir les pluies avec jubilation.

Jubilation modérée, bien sûr : ceux qui connaissent la situation savent que, pour diverses raisons, ces pluies concentrées en quelques jours ne compenseront pas la sécheresse. Cette dernière reviendra nous frapper. Dans le nord de l’Italie - l’arc alpin et la vallée du Pô - les précipitations de 2022 ont été jusqu’à 40 % inférieures aux moyennes des vingt années précédentes. C’est le nouveau climat, et il est là pour durer. Mais ce n’est pas tout : une grande partie de l’eau qui est tombée ces jours-ci ne servira à rien (nous y reviendrons dans un instant).

Malgré tout, à proprement parler, c’est une bonne chose qu’il pleuve enfin. Tout le monde aime que l’eau sorte quand on ouvre le robinet, n’est-ce pas ? D’où vient-elle, cette eau, si ce n’est du ciel ?

La raison pour laquelle la pluie a des conséquences néfastes et parfois mortelles est vite énoncée : elle tombe sur un sol asphalté, cimenté, imperméabilisé, qui ne peut en absorber une seule goutte, de sorte que cette eau non seulement ne régénère pas la vie, non seulement ne recharge pas les nappes phréatiques, mais s’accumule en surface et ruisselle, à grande vitesse, en submergeant ce qu’elle trouve. Elle déborde souvent de cours d’eau dont les berges - et souvent aussi le lit - ont été cimentées, et dont les cours mêmes ont été “rectifiés”. Des cours d’eau autour desquels, sans raison, on a construit et on construit encore.

Émilie-Romagne, territoire malgouverné

L’Émilie-Romagne est une terre de grands travaux d’assèchement, c’est pourquoi, en plus des nombreux fleuves et rivières qui descendent des Alpes et des Apennins, elle possède des milliers et des milliers de kilomètres de canaux de drainage et d’irrigation. Elle possède l’un des systèmes hydrogéologiques les plus artificiels du monde et, par conséquent, malgré une autonarration fanfaronne, bien incarnée par son guvernadåur Bonaccini, sa structure est extrêmement fragile.

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