Les Haredim (singulier haredi, racine harada, peur) : c’est ainsi qu’on désigne en hébreu les ultra-orthodoxes juifs, les “craignant Dieu”, littéralement les “terrifiés” à l’idée de violer une des 613 mitzvot, les prescriptions contenues dans la Torah. Selon la tradition établie par Maïmonide (Abou Imran Moussa ibn Maïmoun ibn Abdallah al-Kourtoubi al-Yahoudi, Moïse fils de Maïmoun ibn Abdallah le Cordouan juif,) né à Cordoue en 1138 et mort à Fostat (première capitale arabe de l’ Égypte) en 1204, ces 613 mitzvot (voir liste) se divisent en « 365 prescriptions négatives, comme le nombre de jours dans une année solaire, et 248 prescriptions positives, comme le nombre d’organes dans le corps humain ». Les 10 Commandements bibliques, repris par les chrétiens et les musulmans (Sourates du Bétail et de l’Ascension), peuvent être considérés comme une synthèse de ces prescriptions.
Les Haredim, s’ils ont quelques piliers communs (séparatisme, règles patriarcales, refus de la “modernité”) sont divisés en une multitude de sectes, courants, tendances, qui vont du sionisme le plus agressif (colons de Cisjordanie) à un antisionisme militant (Naturei Karta). Les clivages entre eux passent aussi par les origines ethniques, selon qu’ils sont ashkénazes, séfarades ou mizrahis (arabes/“orientaux”). ; Dans l’imaginaire israélien d’aujourd’hui, une des grandes fractures dans la société juive oppose le bloc des “ laïcs-ashkénazes-bourgeois progressistes” à celui des “haredim-racisés-pauvres-réactionnaires”. Les choses ne sont pas si simples. Ci-dessous quatre articles traduits par mes soins, pour éclairer notre lanterne sur ces “ghettos dans le ghetto”.-Fausto Giudice, Tlaxcala

Femme en frumka [burqa + frum, dévôt en yiddish] à Meah Sharim, quartier haredi du Vieux Jérusalem. La "secte des harediot en burqa", lancée par Bruria Keren, compte quelques centaines de disciples, principalement à Beit Shemesh et à Jérusalem.