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Billet de blog 11 juin 2019

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Jupiter sur les traces des empereurs romains

Ce lundi de Pentecôte, à Ornans (Doubs) ce n'est pas l'Esprit Saint qui est descendu, mais quelques amendes salées. Jupiter venait y commémorer le bicentenaire de la naissance du peintre Courbet. Accompagné, comme à chacun de ses déplacements, d'un important dispositif policier. Le changement de régime est en marche.

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C'est quand même pénible !

Ce lundi 10 mai, le patron... pardon, ze boss, était à Ornans, dans le Doubs, pour célébrer le bicentenaire de la naissance du peintre Courbet. Qu'il a appelé Gaston mais seuls les esprits chagrins l'ont relevé.

Eh bien ça n'a pas raté : tout autour du musée Courbet il y avait des gens qui marchaient sur les trottoirs. L'air de rien, c'est justement ça qui faisait louche. 

Heureusement, 500 gendarmes et CRS avaient été déployés dans la ville. L'équivalent d'à peine plus de 8% de la population. Rien à voir avec Bourgherould le 16 janvier dernier : 3 700 âmes et 2 310 pandores pour sécuriser le patron... pardon, ze boss, venu donner le coup d'envoi du Grand Débat. Il avait fallu 7 compagnies de CRS, 10 escadrons de gendarmes mobiles et 300 gendarmes pour lui épargner l'angoisse d'un nouveau Puy-en-Velay. 

Six semaines plus tôt, le 4 décembre 2018, le patron... pardon, ze boss, y était venu réconforter le préfet dont la préfecture venait d'être incendiée. Sa jupitérienne présence a mis le feu aux esprits malveillants. Des agitateurs ont coursé le convoi présidentiel en hurlant "démission" et "fils de pute". Comble de l'horreur, certains d'entre eux ont secoué sa voiture, dont il se voyait déjà extirpé de force et collé sur le capot comme un vulgaire malfrat. 

Il en a été traumatisé pendant huit jours.

Depuis, le moindre de ses déplacements exige un déploiement de forces. D'abord ça le rassure. Ensuite ça vous pose un homme. Les empereurs romains ne se déplaçaient-ils pas entourés de leur garde prétorienne ? Ça ne les a pas empêché d'être assassinés, pour la plupart d'entre eux et les moins importants, mais c'était surtout sous le Bas-Empire.

A Ornans donc, la loi et l'ordre ont été respectés. Cinq faquins ont écopé de 135 € d'amende pour "attroupement". Ils avaient oublié de garder leurs distances. Les rassemblements de plus de trois personnes devraient être interdits. On saurait ainsi qu'à trop s'approcher du soleil jupitérien on se retrouvera à l'ombre.

Un manant qui avait osé déployer un drapeau de la Franche-Comté à proximité du musée a été arrêté et raccompagné chez lui manu militari. Il aurait mérité la bastonnade.

Il paraît qu'un certain nombre de croquants, qui devaient y préparer un mauvais coup, ont été délogés d'un bistrot par des policiers accompagnés d'un chien et amenés hors du périmètre de sécurité. 

Et que des individus qui stationnaient sous un abribus, où ils complotaient certainement, ont été photographiés par la police. Simple précaution.

Entre le chien policier et les photos on en revient aux bonnes vieilles méthodes qui ont fait leurs preuves. Signe que le nouveau régime s'affirme. Mais il faudra bien un second quinquennat pour que la révolution soit complète.

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