La cause est entendue dans tous les médias de droite, et peut être même ailleurs aussi, la sécurité sociale est mise en danger par la "fraude sociale". Le flou de cette expression permet de dénoncer en permanence les assurés sociaux. Et avec un cynisme remarquable:
Malades qui abusent du cancer ou des maladies graves, et qui se permettent même de demander un arrêt de travail lorsque lors état médical le nécessite.
Et ces allocataires qui se gobergent avec 500 euros par mois, allocation différentielle dont sont déduites la plupart des autres aides sociales, et même le produit de vente d'objets personnels !
La vindicte anti sociale n'épargne même pas les handicapé.es !
Ce récital autour de la "fraude sociale" est une pure mystification d'un point de vue comptable, le seul qui vaille lorsque l'on prétend améliorer les comptes de la sécurité sociale.
Quand on y regarde de près, la fraude par les assurés sociaux représente quelques centaines de millions d'euros. Et encore ce chiffre est atteint par les organismes sociaux en utilisant contre les assurés des méthodes intrusives à la limite de l'arnaque. MICAF
En revanche la grande fraude, la véritable fraude, la fraude patronale se calcule en milliards d'euros. (et la fraude fiscale, celle des riches, en dizaines de milliards !)
Qui donc dépouille méthodiquement la sécurité sociale ? Paradoxalement ce sont tous ceux qui ont refusé de participer au système lors de sa création en 1946, professions médicales, laboratoires, industrie, commerce, ...
Mais qui en profitent à fond. Que se passerait il si un maniaque à la tronçonneuse réussissait à supprimer la sécurité sociale ?
L'affaire récente des taxis ambulanciers en donne un avant gout. Privés de remboursements, une grande partie des malades devraient renoncer aux soins. Par exemple dans les campagnes passer une IRM peut demander quelques centaines de kms (aller retour) pour atteindre le prestataire. Les faillites de taxis ambulances se multiplieraient.
Et il serait de même dans tous les compartiments de la médecine, laboratoire médicaux, pharmacies, et bien sur praticiens.
Littéralement une partie des entreprises et professions libérales qui vivent de la sécurité sociale seraient ruinées. Ce qui explique que la droite est parfois divisée sur les "réformes" dans ce domaines. Ruiner une partie de son électorat est rarement politiquement porteur :)
Or comme le montre très timidement le rapport du HCFPS qui sert actuellement de base à la campagne de propagande anti sociale de la ministre de la santé, la fraude provient des professionnels. Et les pistes "envisagées" pour lutter contre les patrons voyous méritent le détour: ainsi en cas de fraude l'Urssaf ne peut rien faire car les entreprises organisent aussitôt leur insolvabilité !
De plus les moyens de lutte contre la fraude sociale patronale sont ridicules, surtout en comparaisons des moyens monstrueux mis en œuvre pour traquer les citoyens les plus pauvres de France !
Dernière trouvaille: communiquer aux organismes sociaux tous les éléments du patrimoine des plus pauvres.
Alors même que nombre de députés qui voteront la loi ne déclarent pas eux mêmes la totalité de leur patrimoine et que le secret des affaires couvre toutes les magouilles des entreprises qui exploitent la sécurité sociale.
Alors il ne pas se tromper: la "fraude sociale" c'est essentiellement la fraude des professionnels !
Et comme il s'agit de l'électorat de droite, il ne faut pas s'attendre à une traque infernale, comme celle qui pourchasse les bénéficiaires du RSA, qui eux fraudent peanuts en comparaisons des entreprises.
Et en plus ils sont exonérés chaque année de 80 milliards de cotisations sociales, somme qui manque à la sécurité sociale pour être en équilibre.
La campagne anti sociale de la droite et de l'extrême droite est fondée sur un tissu de mensonges !