La grève nationale SNCF du 2 au 5 décembre présente une particularité qui mérite d'être signalée. Cette grève a été organisée sans les syndicats et même contre la CGT !
Crée en septembre sur Facebook par six contrôleurs SNCF le collectif national ASCT (CNA) rassemble près de 3000 ASCT sur les 10000 de la SNCF.
Ils ont organisés tous seuls ou presque une grève nationale des contrôleurs qui a mobilisé près de 80% de cette catégorie, paralysant une partie du trafic ferroviaire. Ils ont été reçus deux fois par la direction avant de se résigner à cette grève, qui se poursuivra peut être aussi à Noel.
La plupart des syndicats dont Sud Rail, UNSA et CFDT les soutiennent, mais pas la CGT. Ce qui est rare.
Les revendications des ASCT (Agent du Service Commercial des Trains, c'est à dire "contrôleur" ou "chef de bord") portent sur les conditions de travail et la rémunération, notamment les primes non comptées pour la retraite et qui peuvent être supprimées en cas de maladie.
A mon avis cette forme d'auto organisation des salarié(e)s est la voie à suivre pour obtenir des résultats.
Je pense que tout le monde a bien compris, après un demi siècle de syndicalisme "intégré", que le patronat n'a plus rien à craindre des "mobilisations" et autres "temps forts" syndicaux. Qui engendrent une mobilisation puis l'éteignent aussitôt ou la laissent pourrir.
Si l'on veut que ses intérêts soient défendus efficacement il faut s'y mettre soi même. Et aussi dépasser le corporatisme pour mettre sur pied un large mouvement regroupant syndiqué(es) et non syndiqué(es) sur des revendications communes.
Et se doter d'une coordination nationale fonctionnant de manière démocratique. Ce qui n'est pas simple, faut le reconnaître, mais pourtant indispensable.
Ce serait bien que la leçon que nous donne les ASCT soit retenue lorsqu'il faudra défendre notre système de retraite.
En attendant: Soutien aux contrôleurs et contrôleuses de la SNCF !