Depuis hier soir beaucoup de gens, dont je fais partie, sont vraiment soulagés de constater qu'un élan collectif a permis de briser la vague raciste et fasciste qui menaçait de submerger la République.
Le journal patronal Les Echos affiche en première page la belle tronche d'officier SS de Jordan Bardella avec ce commentaire: La claque !
Je n'aurais pas trouvé mieux :)
Mais enfin il faut être humain (!) et penser aussi à ces 11 millions d'électeurs qui, dopés par la propagande de quelques groupes de presse aux ordres de l'extrême droite, pensaient devenir les maitres du pays à partir de lundi.
Pour eux la défaite, relative d'ailleurs, c'est la fin de l'espoir de ces "jours heureux" où ils auraient enfin pu "casser du pd" à volonté, traquer les arabes et les noirs, humilier les pauvres et s'attaquer aux syndicats.
Sans doute, certains.es avaient déjà préparés leur courrier à la Kommandanture, euh pardon la Préfecture, pour dénoncer quelque immigré suspect de leur voisinage. Comme dans le bon vieux temps, nostalgie !
D'autres avaient commencé à dresser des listes de journalistes à "éliminer" et sans doute de fonctionnaires à épurer.
Les plus gradés dans la hiérarchie fasciste commençaient à se disputer les bons postes aux leviers de l'Etat.
Las tout est tombé à l'eau.
A cause de millions de français.ses qui n'avaient pas envie de faire revivre le régime de Pétain des années 40.
Cruelle déception :)
Je compatis. (faux cul !!) mdr
PS
Trêve de plaisanterie, il faut maintenant se poser des questions au sujet de ces 11 millions de pro-racistes et fascistes. Le chiffre semble être un plafond car depuis 2022 il n'augmente plus. Pour les européennes il représente environ 22% des électeurs inscrits.
En fait 1 électeur sur 5 prône le racisme et le fascisme, contre 80% de la population.
Cette minorité active, soutenue par une partie des capitaliste, reste une menace constante. Elle ne peut prendre le pouvoir que grâce à des manipulations de masse (médias) ou par notre propre bêtise (division). Analyser le risque n'est pas une option.
Deux sondages récents donnent une idée du vote RN. ifop ipsos Mais c'est une image grossière. Il manque encore une synthèse convaincante.
L'explication par la pauvreté n'est pas entièrement satisfaisante, surtout que le RN est clairement anti social. Dire que 51% des ouvriers approuvent un parti qui refuse les augmentations de salaires ne peut se comprendre que si l'on est conscient de la différence entre "l'aristocratie ouvrière" et le "manoeuvre" parfois au jour la journée.
Le racisme est déjà un critère explicatif plus intéressant, malheureusement comme c'est un délit il est délicat de le mesurer avec précision.
Un autre critère c'est celui de la distinction au sens de Bourdieu. Une couche sociale lorgne avec envie vers le haut et méprise ceux qui sont en dessous.
C'est très frappant quand on trouve un employé payé 10% au dessus du smic et qui refuse énergiquement l'augmentation du smic ! Donnant comme explication que si le smic augmente alors lui aussi sera au smic !
Bref dans la vie il ne suffit pas d'être heureux encore faut il que d'autres soient plus malheureux que moi :)
En combinant analyse statistique et explications psychologiques on devrait y voir plus clair.
Eventuellement en explorant la psychologie des profondeurs comme le fait Reich dans "Psychologie de masse du fascisme", mais ce domaine dépasse mes compétence.