Les médias français en ont peu parlé mais l'Italie votait pour deux référendums dont les résultats sont particulièrement intéressants. Info
L'un visait à abolir quatre lois antisociales en rétablissant la législation antérieure: Cf Inprecor
- réintégration des personnes qui ont été licenciées sans motif valable,
- augmentation des indemnités dans les entreprises de moins de 15 salarié·es,
- obligation de justifier les contrats à durée déterminée,
- responsabilité du donneur d’ordre dans la sous-traitance
C'est à dire des points clés dans la lutte contre le tout patronat et contre la précarité des travailleurs.ses.
Le vote a mobilisé 30% de l'électorat et ces votants ont condamnés les lois antisociales à 88% !!
Cela dit leur vote n'a pas été pris en compte puisque administrativement il fallait 50% de participation.
La question de la participation insuffisante reflète en partie une mobilisation insuffisante de la gauche dont une partie (centre gauche) a refusé de supprimer les lois antisociales. Dont acte.
Quant à l'autre référendum il concernait l'amélioration du sort des immigré.es et les votant l'ont approuvé à 60% !
Evidemment la droite titre sur "l'échec". Mais un échec avec 88% et 60% de oui ...
Selon Le Monde:
« Il s’agit d’une défaite claire pour l’opposition qui, en plus d’échouer à rassembler les électeurs, s’est montrée divisée », analyse Lorenzo Pregliasco, fondateur de l’institut de sondages YouTrend. De fait, si le front était large, il s’est avéré confus. Ainsi, le Parti démocrate (centre gauche) défendait le oui aux cinq questions mais comptait en interne des voix centristes dissidentes concernant celles liées au droit du travail, sur lesquelles s’est en revanche singulièrement impliquée la Confédération générale italienne du travail, le principal syndicat (gauche) du pays. Les antisystèmes du Mouvement 5 étoiles, qui ont gouverné avec la Ligue (droite radicale) en 2018-2019, n’avaient, pour leur part, pas donné de consigne à leurs électeurs sur la question portant sur la citoyenneté.
Dans ce pays aussi l'unité de la gauche est un problème, une certaine gauche défendant l'ultralibéralisme jusqu'au bout. Mais cet exemple montre qu'il y a un chemin, et surtout des gens prêts à se mobiliser.
Les électeurs italiens qui se sont mobilisés on voté massivement contre des lois antisociales importantes et même en faveur des immigré.es. Et auparavant 500000 électeurs avaient signé la proposition de référendum.
Si le mode de scrutin avait contraint tout l'électorat à se déplacer, je crois que la politique antisociale et anti immigrés de Meloni aurait gravement souffert. Parce qu'au fond est ce que vraiment plus de 50% de la société bénéficie des lois qui organisent la dégradation des conditions de travail et la précarité ?
Comme on l'a vu avec les retraites même une propagande intensive depuis 50 ans n'a toujours pas convaincu les gens de s'en passer :)