Acte 1. La nomination de Barnier, que l'un des membres du RN décrit comme "un fossile" et "l’un des hommes les plus stupides que la Ve République ait donnés". Ce qui ne doit pas être totalement faux et qui présage de l'un des gouvernement les plus réacs de ce siècle.
Acte 2. Le 2/3 septembre c'est la rentrée scolaire comme chaque année. Et le 10 septembre une grève des enseignants pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail et le tri des élèves par des évaluations et des groupes de niveaux.
Acte 3. Le 10 septembre, justement, France Intox fait une émission spéciale sur l'éducation nationale selon un point de vue très particulier.
Celui d'une vidéo des réseaux sociaux qui filme une enseignante de maternelle en train de corriger une élève ! Mediapart
Une vidéo tournée le 4 ou 5 septembre qui apparait bien opportunément le 10 septembre dans les grands médias. BFM
Coïncidences !!
:)
Comme j'ai passé l'âge de croire aux coïncidences, j'ai nettement l'impression qu'il s'agit d'une manipulation assez grossière.
Décider de sortir une affaire de maltraitance enseignante exactement le jour de grève des enseignants, et en faire le sujet principal de l'information, il fallait oser. Ils ont osé.
Osant même inviter comme "commentateur" un professeur marseillais qui a commis de nombreux livres sur "l'école c'était mieux avant" et dont le profil et les remarques évoquent irrésistiblement le RN-iste convaincu.
Mais on a l'habitude, l'information émotion remplace désormais l'information objective.
Tout cela pour invisibiliser la grève des enseignants. Bien joué les machiavel aux petits pieds !
Dans le cas présent la fautive est professeur depuis vingt ans et se trouvait diriger une classe de 26/28 élèves de maternelle. Dans cette situation critique la technique de l'intimidation préventive en début d'année est une tentation, à laquelle il vaut mieux renoncer mais cela c'est la théorie.
Cela dit l'affaire est inexcusable mais à mon avis la violence scolaire est bien plus grave que ce geste (instrumentalisé) d'une enseignante débordée. Et non seulement la violence physique - celle que l'on voit - mais aussi la violence sociale - celle là occultée - mais ceci est une autre histoire...