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Billet de blog 11 octobre 2022

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Raffineries. Les briseurs de grève !

La lutte patronale contre les salarié(e)s.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Débuté depuis la fin du mois de septembre, la grève dans les raffineries est parfaitement justifiée. TotalEnergies a réalisé plus de 10 milliards de bénéfices pour les six premiers mois de l'année 2022. Dont le tiers reversé aux actionnaires.

Dans le même temps l'inflation galope à près de 10% pour les produits courants, devenant le sujet numéro un pour toute la population.

Dès le moi de juin, les salariés du secteur pétrolier ont donc demandé, très légitimement, de bénéficier du pactole de 10 milliards afin de compenser la faible augmentation des salaires obtenue lors des dernières NAO. Ils se sont heurtés à un refus patronal.

Après une première journée de mobilisation en juin, les dirigeants de Total ont promis une négociation avec une augmentation "considérable" au début du mois de septembre. Avant de se raviser.

Ne voyant rien venir les salarié(e)s du secteur se sont mis en grève à partir du 26 septembre. Il s'agit d'un mouvement massif qui touche la plupart des raffineries et dépôts de Total et Esso. Avec parfois des taux de grévistes "soviétiques" !

Jusqu'au début du mois d'octobre la grève a été largement occulté par les médias. Mais aussi par le gouvernement qui a tenté d'en minimiser la portée en niant la pénurie d'essence. Et en débloquant des stocks pour masquer la pénurie naissante.

Lorsque la pénurie d'essence est devenue visible, le discours a changé. Désormais tous les médias parlent des "usagers pris en otage" par les grévistes, à grand coups de radios-trottoirs larmoyants et de cartes de France de la pénurie. Et autres pleurnicheries pro patronat.

Les journalistes les plus "inspirés" (par le patronat) n'hésitant pas à prétendre que le salaire moyen d'un opérateur dépasse les 5000 euros par mois. En vrai les salaires - primes comprises - sont inférieurs à 3000 euros, soit le tarif d'un employé hautement qualifié. Hors cadres et PDG (6 millions par an !)

Coté syndical, les directions sont mollement combatives. On retrouve essentiellement FO et la CGT qui réclament une augmentation de 10%, soit une aumône en comparaison des profits réalisés grâce aux salarié(e)s. Tract CGT

Quand aux syndicat patronaux, CFDT et CGC, ils sont en train de négocier et de signer - seuls dans leur coin - un accord au rabais afin de casser la grève sur certains sites pour tenter d'affaiblir le mouvement global.

Le patronat est partagé entre l'attitude de Esso qui tente des négociations avec la CFDT CGC pour diviser les grévistes et le refus frontal de Total qui propose d'arrêter la grève sans avoir rien obtenu ... que la promesse de négociations en novembre pour 2023 !

Enfin le gouvernement, après avoir joué l'étouffement du mouvement, menace d'utiliser la force. D'abord les CRS pour débloquer les sites à l'arrêt, puis la réquisition des personnels pour rétablir la production.

C'est sur ce terrain qu'il faut s'attendre à de prochains rebondissements et que la solidarité des salarié(e)s doit jouer à plein.

Pour le moment la menace est supposée intimider les grévistes et surtout inciter leurs syndicats à faire cesser les grèves au prétexte de négociations bidons.

Selon toute probabilités, avant la fin de semaine, le gouvernement de Macron utilisera la violence !

Si l'on ne veut pas que le patronat nous transforme en paillasson, il faudra être présent et répondre - calmement mais fermement.

Solidarité avec les grévistes des raffineries !

Manifestation du 16 octobre pour les augmentations de salaires

Soutien actif :  Caisse de grève      En ligne   (mêmes quelques euros suffisent, le nombre des soutiens est aussi important que la somme)

PS.

Evidemment la seule solution viable serait le recours à la grève générale pour paralyser le pays et obtenir non seulement de meilleurs salaires mais aussi le rétablissement des cotisations sociales qui financent retraites, hôpitaux, éducation, ...
C'est d'autant plus évident que l'inflation et la disparition des services sociaux frappe la totalité de la population. Un mouvement d'ensemble est donc "naturel" dans cette situation. Certes ce n'est pas simple, en même temps est ce qu'on a le choix ?

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