Le journal Le Monde revient sur les mesures de sécurité prises par le gouvernement pendant les JO.
Ci joint un extrait de cet article édifiant qui concerne notamment les MICAS. (j'ai mis en gras quelques phrases clés)
"Dans un entretien donné au Journal du dimanche (JDD) du1er septembre, le ministre de l’intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, attribue ce bilan positif aux mesures prises pendant les mois et les semaines qui ont précédé les Jeux. Elles vont du chiffre faramineux de 1,2 million d’enquêtes administratives diligentées sur les personnes accréditées pour les Jeux olympiques et paralympiques, ou, en marge des Jeux, des 559 mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance (Micas), aux restrictions de circulation prononcées contre des personnes jugées potentiellement dangereuses, en passant par les 848 visites domiciliaires − l’équivalent de perquisitions administratives.
(...)
L’usage des Micas a été particulièrement massif et indistinct. Elles ont visé une large proportion de personnes n’ayant jamais été condamnées ni même mises en examen ou arrêtées en lien avec des faits de terrorisme. Elles ont toutes été délivrées fin juin ou début juillet pour une durée de trois mois, donc excédant largement la période des Jeux olympiques et paralympiques. Elles ont, par ailleurs, donné lieu à 154 condamnations pour violation des restrictions de circulation ou de l’obligation de pointage.
Ce recours à des centaines de Micas afin de sécuriser un événement risque de créer un précédent tentant pour l’exécutif à chaque fois que se présenteront un enjeu ou une crise sécuritaire majeurs. D’autant que, si les délais d’examen des requêtes en annulation devant le tribunal administratif n’ont pas excédé quinze jours, les délais d’appel, en cas de rejet en première instance, sont largement supérieurs à la durée
des Micas. L’avocat Antoine Ory compte déposer une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) à l’occasion d’un prochain procès, afin de saisir le Conseil constitutionnel sur ce qui lui paraît être une justice non adaptée à ces situations."
Comme c'est la police politique qui décide qui est dangereux, en pratique c'est elle qui décide qui doit être privé de la liberté d'aller et venir. Ce qui fait beaucoup dans une démocratie. Passons pour la Russie, mais en France ?
On connaissait déjà les fichés S, des innocents présumés coupables. Avec la multiplication des MICAS la barque de l'autoritarisme d'Etat commence à être bien chargée !
Surtout si l'on ajoute les 848 perquisitions "administratives".