Le vote de la motion de censure déposée par la majorité du NFP est un acte politique simple: soit on fait confiance à la politique de Macron (portée par Bayrou actuellement), soit on censure cette politique antisociale qui sévit depuis 2017.
Les raisons de censurer la ligne politique de Macron "tout pour les riches" sont multiples. La dernière meilleure raison étant la "réforme" des retraites de 2023. Mais on peut citer le matraquage des chômeurs et des bénéficiaires du RSA, la destruction des services publics, les lois liberticides pour les salarié.es et laxistes pour les délinquants fortunés, etc.
Pour un parti de gauche, trouver une raison valable de ne pas censurer relève de l'exploit. C'est pourtant ce que vient de réussir le PS !
Mettant en avant les "concessions" faites par Bayrou. Alors parlons de ces "concessions":
1 - La réforme des retraites de 2023 n'est en rien abrogé. La grosse astuce de Bayrou c'est de réunir un comité pour en parler. En ayant bien soin de préciser par avance que si l'un des interlocuteurs opposait son véto alors on ne changerait rien et surtout pas le report à 64 ans !
La seule véritable concession c'est donc d'autoriser un bavardage futile puis de clore le débat afin de gagner quelques mois de tranquillité.
Ce comité retraite peut il apporter des avancées ? Et bien non, c'est matériellement impossible. Le problème des retraites en France ce n'est pas l'espérance de vie, qui stagne depuis plus de 10 ans (INSEE), ni même le ratio actif/inactif car les actifs d'aujourd'hui produisent 10 fois plus de richesse qu'au siècle dernier.
Le seul problème des retraites c'est que le patronat ne verse plus ses cotisations et pas qu'un peu. Le chiffre officiel des exonérations de charges sociales est de l'ordre de 90 milliards d'euros chaque année. (Budget 2025) Et selon d'autres études il est nettement sous estimé.
Supprimer 90 milliards dans un budget de 300 milliards c'est tout simplement le démolir en créant artificiellement une dette insupportable.
Or le patronat refuse énergiquement que l'on revienne sur les exonérations de charges. Avec une argumentation frappée au coin du cynisme: puisque vous n'avez plus notre argent alors vous devrez diminuer les prestations sociales. Et cela tandis que le CAC40 vient de distribuer 100 milliards de dividendes en 2024. (Echos)
Donc le comité retraites va se conclure par un constat de désaccord sur le financement, et sans doute par des suggestions de réduction des retraites. Sans aucun avantage concret pour les salarié.es
Tel est la concession mise en avant par le PS pour apporter son soutien au n-ème gouvernement minoritaire de Macron.
2 - Sont également considérées comme des "concessions" le fait de ne pas supprimer 4000 emplois dans l'Education nationale et de pas ajouter deux jours de carence lorsqu'un fonctionnaire tombe malade.
Or Bayrou l'a clairement énoncé dans son discours de politique générale: les fonctionnaires, les administrations et les services publics seront l'une des cibles principales du gouvernement dans les mois qui viennent. Jusqu'à la décision insensée de désarmer les agents de l'OFB qui contrôlent des ruraux, chasseurs armés jusqu'aux dents !
Donc les fonctionnaires continueront à être maltraités, les administrations à être qualifiées de "nuisibles" et tout ce qui ressemble à un service public devra être éradiqué, euh pardon "rationnalisé" à la mode McKinsey !
Bayrou se moque de nous et le PS nous prend pour des billes. La "concession" du gouvernement c'est de déposer une goutte de sirop dans un verre puis de le remplir de produit toxique. C'est la version Bayrou-PS du verre à moitié vide ou à moitié plein.
3 - Une taxe sur les hauts revenus sera (peut être) mise en œuvre (CDHR). Or cette taxe ne sera pas mise en œuvre cette année et l'on débat même de savoir si elle sera appliquée en 2026.
Par ailleurs elle concerne des contribuables qui ont les moyens (financiers et fiscaux) de faire varier leur revenus afin d'échapper au seuil de taxation. Il est tout à fait prévisible que cette nouvelle contribution ne rapportera pas grand chose. Surtout qu'il existe déjà une taxe sur les plus hauts revenus et qu'une loi de circonstance ou une QPC avenante pourra compenser l'une par l'autre pour aboutir à une taxation zéro.
Cette "concession", comme les autres n'aura qu'une portée symbolique. Au contraire des centaines de milliards détournées des caisses de l'Etat au profit du patronat (CICE, CIR, subventions, ..)
Le PS n'a donc rien obtenu de Bayrou, et s'appuie sur du vent pour soutenir ce gouvernement Macron.
Le RN fait de même pour la même raison: Bayrou a un programme de droite et le RN soutient la droite, avec l'espoir de la remplacer en étant plus à droite encore. Ce qui n'est pas gagné contre des Darmanin et Retailleau !
Moralité:
Au prochaine législatives voter RN ou voter PS c'est voter Macron et al.
Voilà c'est dit, à chacun.e de méditer la chose :)