La mascarade de la suspension de la réforme des retraites qui permet au PS de soutenir Macron, cache un danger encore plus grand: le remplacement de l'actuel système de retraite par répartition par un système de retraites par points. En effet dans les "concessions" accordées au PS se trouve la promesse de Lecornu d'engager un grand débat "sans tabous" sur la question des retraites.
En fait de concession il s'agit de discuter et de faire adopter par les "interlocuteurs sociaux" l'instauration d'un système à points qui a toutes les faveurs du MEDEF et de ses alliés. Car la CFDT est enthousiaste et le clame partout et on imagine sans peine que CFTC et CGC suivront.
Pour aggraver la situation, il faut se souvenir que la retraite par points a déjà été presque votée par le Parlement au début de l'année 2020, par E. Philippe avec le 49.3 ! Et c'est la miraculeuse intervention du Covid 19 qui nous permet aujourd'hui de bénéficier encore de l'actuelle retraite par répartition !!
On rappelle le système de la retraite par points: chaque mois le salarié verse des cotisations qui sont proportionnelles à son salaire et qui sont transformées en points.
Exemple fictif: votre salaire est de 1000 euros, le taux de cotisation 10% donc versez 100 euros. Ces 100 euros sont convertis en points et si la valeur du point (valeur d'achat) est de 5 euros alors vous devenez l'heureux détenteur de 20 points de retraites. Evidemment plus votre salaire est élevé et plus vous gagnez des points de retraites.
A l'âge de la retraite, que vous choisissez "librement", votre retraite vaut le total des points que vous détenez multiplié par la valeur (dite liquidative) du point. Or cette valeur du point, et c'est le nœud du système, elle est fixée chaque année par les gestionnaires en fonction de paramètres divers qu'ils décideront entre eux.
Le régime des retraites complémentaires ARRCO fonctionne selon ce principe. Et cet article de la CGT explique assez bien ce qui se passe avec l'ARRCO quand gouvernement, patronat et "partenaires sociaux" décident de baisser les retraites.
F. Fillon, dans un sursaut d'honnêteté assez étonnant, était contre la retraite par points parce que disait-il "c'est une manière hypocrite de faire régulièrement baisser les pensions". Ce qui prouve qu'il avait tout compris :)
Il reste maintenant à convaincre les salarié.es du danger mortel qui pèse sur les retraites.
Avec la complicité du PS (bon je me répète un peu là).
PS. Et au sujet de la "suspension" de la réforme: Article.