Dans le billet précédent j'ai examiné longuement les différences et les points communs entre la mobilisation de 2010 et celle de 2023. Cf MDP
Il en découle une conclusion évidente: si nous reproduisons le même mouvement social qu'en 2010 nous aboutirons au même résultat.
La loi retraite serait votée parce que Macron ne craint pas les manifestations hebdomadaires. Sa seule crainte c'est que nous bloquions le pays. Attal ne dit pas autre chose "manifestez tant que vous voulez cela ne nous dérange pas mais surtout ne bloquez pas la pays"
Un spectre hante la bourgeoisie, celui de la paralysie du pays !!
Nous n'avons donc pas le choix, soit nous bloquons tout, soit c'est la retraite à 64 ans en attendant pire.
Les arguments bidons utilisés par les syndicats collabos ne valent pas un clou:
- Il faut attendre se donner le temps de convaincre les hésitants, alors que 90% des salariés rejettent la "réforme" !
- Nous devons inscrire la mouvement dans la durée alors que Macron engage une course de vitesse par 47.1 et 49.3
- Il faut s'aligner sur les syndicats pleutres afin de préserver l'unité syndicale, c'est à dire l'unité d'inaction
- etc.
Le seul argument qui soit valable c'est que la grève, et particulièrement la reconductible, cela coute cher. Mais beaucoup de gens, plus d'un million en moyenne, vont suivre les cinq ou six grèves syndicales prévues jusqu'au début du mois de mars, date du vote de la loi et de la fin de la mobilisation.
Il est bien plus efficace de dépenser cet argent pour enclencher une semaine de grève à partir du 31 janvier. Pour chacun(e) le cout financier est le même mais le résultat sera radical, semant la panique dans le gouvernement ! Avec de bonnes chances d'obtenir le retrait du projet de loi.
On pourra également objecter que même cinq ou six jours de grèves c'est encore trop pour certain(e)s. Ce qui est vrai.
La bonne nouvelle c'est que l'économie capitaliste est rendue fragile par la cupidité du patronat. Les entreprises travaillent en flux tendu avec le minimum de personnel - surchargés - et en allégeant les sécurités. Le moindre grain de sable peut faire dérailler la machine.
Il n'est donc pas nécessaire d'être 100% en grève pour paralyser le pays. Dans chaque secteurs les salarié(e)s connaissent les goulots d'étranglement dans la production et les moyens de la réduire avec le minimum de grévistes.
Lors de la grève de TotalEnergies une poignée de grévistes, soutenus par leurs collègues, a suffi pour bloquer l'approvisionnement de régions entières !
Nous pouvons gagner et c'est seulement une question d'organisation.
Il reste une semaine pour tenir partout des AG, unissant syndiqués et non syndiqués, pour déterminer concrètement les moyens les plus efficaces de bloquer chaque secteur, et de coordonner les actions.
Les secteurs clés dans l'énergie, la chimie, les transports peuvent jouer un rôle d'entrainement, à condition que d'autres secteurs suivent, puis d'autres ... créant une dynamique que même la répression patronale ne pourra plus stopper.
Cette semaine chaque salarié(e) aura le choix entre suivre les consignes syndicales des grévettes hebdomadaires inefficaces, et des gesticulations spectacles sans avenir, ou bien s'organiser pour bloquer la production partout où c'est possible.
C'est le choix entre la victoire ou la défaite.
Et c'est maintenant.